La présence de HS dans l’air près de l’usine d’épuration est connue depuis 2017. À ce moment, dans le cadre de la phase 2 de la biométhanisation, la Ville de Saint-Hyacinthe a effectué des tests ciblés qui ont révélé la présence de sulfure d’hydrogène (H2S), mais ne faisaient pas état d’un problème généralisé. Ce n’est qu’en 2022 qu’une étude commandée par la Ville a permis d’identifier l’ensemble de la zone touchée par les émanations de H2S.
En janvier 2019, Saint-Hyacinthe a déposé une demande d’autorisation auprès du ministère de l’Environnement pour mettre en place une mesure de mitigation qui consiste à ajouter du sulfate ferrique. L’autorisation a été rendue en mars 2020. Étant accompagnée de la firme de génie-conseil FNX-Innov, la Ville a mis en place la solution de sulfate ferrique en décembre 2021.
« Il est important de rappeler que cette solution se devait d’être compatible avec les travaux de mise aux normes à venir dans l’usine, ce qui a rendu l’exercice d’autant plus complexe. Malheureusement, bien que l’efficacité sur la gestion du H2S était présente, l’impact sur le traitement de l’eau était néfaste. En effet, ce produit chimique venait enlever des nutriments nécessaires aux étapes suivantes du traitement. Les rejets à la rivière ne respectaient donc plus les normes », explique la directrice des communications par intérim de la Ville de Saint-Hyacinthe, Jennifer Drouin-Ostiguy.
La solution aura été utilisée pendant trois mois avant d’être arrêtée. La Ville a décidé de se concentrer à bonifier les plans et devis de la mise aux normes de l’usine afin de corriger le problème.
L’année suivante, l’étude de dispersion des odeurs et des émanations a été commandée par la Ville, mais certains équipements n’étaient pas fonctionnels lors de la prise de mesures. La Ville a refait l’exercice à l’été 2023 après avoir remis en état ces équipements. Le panache de dispersion était toutefois très similaire, ne démontrant pas d’amélioration par rapport aux résultats de 2022.
À la recherche de solutions
Le règlement interdisant toute construction autour de l’usine d’épuration a été adopté le 16 septembre en séance du conseil. Notons que le conseiller municipal du district Sacré-Cœur, David Bousquet, s’est retiré du vote afin d’éviter un conflit d’intérêts. Le Séminaire de Saint-Hyacinthe, pour lequel il travaille, possède des terrains à développer dans cette zone.
« On s’engage à analyser les possibilités de mesures de mitigation à court terme. S’il y a des mesures efficaces, c’est certain qu’on va les examiner et peut-être les mettre en place. Évidemment, il y aura aussi des mesures permanentes qui seront en place avec la mise aux normes de l’usine d’épuration », mentionne la conseillère municipale du district Bois-Joli, Claire Gagné.
Réclamant des mesures de mitigation temporaire, le Groupe Robin a mandaté la firme FNX-Innov afin d’identifier des pistes de solution temporaires pour atténuer les émissions en se basant sur les études d’odeurs et d’émanations réalisées par la Ville de Saint-Hyacinthe. L’analyse et les recommandations se limitent donc aux documents rendus disponibles par la Ville.
Dans ce rapport présenté aux membres du conseil le 16 septembre, on fait référence à plusieurs pistes de solution, dont une visant à mettre en place un inhibiteur d’odeur, à l’image de ce qui a été instauré à Varennes. Le système de brumisateur installé à l’usine de traitement des eaux usées a coûté 77 973,75 $ à la Ville de Varennes. Selon l’entreprise Westrand International, citée par FNX-Innov, les inhibiteurs d’odeur à base d’huiles essentielles permettent de neutraliser chimiquement les odeurs malodorantes.
La firme propose aussi de mettre en place un système de polissage au charbon pour chacune des sorties latérales, de regrouper les sorties latérales du bâtiment ou de les mettre sous forme de cheminée ou encore d’ajouter une couverture flottante de type Agri-Top sur le bassin tampon.
« Il existe des mesures temporaires et permanentes afin d’atténuer les nuisances qui affectent les résidents. Il est possible d’agir rapidement », conclut la présidente du Groupe Robin, Nellie Robin.