« Nous travaillions bien avec M. Fitzgibbon, les discussions étaient cordiales, mais je vois plutôt ça comme une bonne nouvelle, explique la directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole, Karine Guilbault. Je n’ai entendu que du positif concernant Mme Fréchette. Je sais qu’elle connaît le dossier des zones d’innovation. On va la laisser arriver en poste, mais je suis certaine que cela n’affectera pas négativement la progression du projet. On a confiance. Le dossier est en bonne posture. Les fonctionnaires du Ministère nous ont dit que toutes les questions auxquelles on devait répondre ont été répondues. On répond aux attentes et les indicateurs sont positifs. »

Pour Mme Guilbault, les discussions se poursuivent avec Québec, et Saint- Hyacinthe Technopole a bon espoir de recevoir l’accréditation gouvernementale prochainement.

« Ce n’est pas une course, explique Mme Guilbault. Le processus poursuit son cours, et notre objectif reste le même. Nous avons une vision claire et nous continuons à avancer. »

Même son de cloche de la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy. Selon elle, ce changement n’affectera en rien le développement du projet. « Ça ne change rien, explique Mme Soucy. C’est certain que c’est Pierre Fitzgibbon qui était le porteur du projet, mais la situation reste la même. On va laisser la nouvelle ministre [Christine Fréchette] se familiariser avec le dossier, mais nous avons encore toutes les cartes en main. »

Mme Soucy a également salué la « grande compétence » de la ministre Fréchette et dit qu’elle surveillera de près les développements de ce projet d’importance pour Saint-Hyacinthe.

Bonne rencontre

À l’automne 2023, M. Fitzgibbon était venu en personne à Saint-Hyacinthe pour constater l’état de la situation. Accompagné de la députée Chantal Soucy, M. Fitzgibbon avait alors discuté avec la directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole, Karine Guilbault, et la cheffe du projet de la zone d’innovation en agroalimentaire de l’époque, Maryse Dumont.

Interpellée par LE COURRIER, Mme Dumont avait alors qualifié cette première rencontre de travail entre le ministre et l’organisme de « bonne rencontre », durant laquelle le ministre s’était montré « très rassurant ».

Depuis la visite de M. Fitzgibbon, le projet a beaucoup progressé, selon les dires de la directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole.

Karine Guilbault affirme que son équipe et elle-même travaillent d’arrache-pied pour mobiliser les acteurs de la région afin que le gouvernement québécois reconnaisse Saint-Hyacinthe comme zone d’innovation.

Changement de garde

Le projet a également connu un changement de garde en juin alors que la cheffe du projet, Maryse Dumont, a quitté ses fonctions pour des raisons personnelles. Cette dernière était en poste depuis mai 2023. Saint-Hyacinthe Technopole a récemment lancé un appel de candidatures pour la remplacer, et un nouveau responsable de projet devrait entrer en poste cet automne.

Pour confirmer cette embauche, Saint-Hyacinthe Technopole doit soumettre au gouvernement une liste de candidats potentiels afin que ce dernier donne son aval à une candidature. Les candidats intéressés ont jusqu’au 30 septembre pour soumettre leur candidature.

Accréditation

Il existe pour l’instant quatre zones d’innovation dans la province : la zone de la Vallée de la transition énergétique, située dans les villes de Bécancour, de Shawinigan et de Trois-Rivières, la zone Technum Québec, située à Bromont, la zone Espace Aéro, déployée au sein de trois pôles situés sur les territoires de Longueuil, de Mirabel et de Montréal, et la zone DistriQ, située à Sherbrooke.

La création de ces zones a pour objectif premier d’augmenter la commercialisation des innovations, les exportations, les investissements locaux et étrangers ainsi que la productivité des entreprises au Québec. Les zones d’innovation visent à attirer, dans des territoires délimités, des talents, des entrepreneurs, de grands donneurs d’ordres ainsi que des chercheurs du Québec et d’ailleurs.

Saint-Hyacinthe Technopole et ses partenaires ont déposé leur plan d’affaires au gouvernement en 2021. La ligne de mire pour obtenir l’accréditation de la part du gouvernement était initialement prévue pour 2025, avant les prochaines élections.