« Laissez les enfants être des enfants! », chantèrent en chœur les nostalgiques du bon vieux temps où on visait dans la face en « pitchant le ballon chasseur de toutes nos raideurs ».
Heureux ceux qui déclarent, après coup, avoir survécu à leur enfance parce que pour un grand nombre d’entre nous, la récréation avait plutôt des allures de cour de prison où les intimidateurs faisaient la loi à coups de jambettes, de prises de luttes ou de swing de balançoire vide en arrière de la tête.
« On peut pu rien faire! », hurlèrent les outrés accusant le maternage, la moumounisation et le wokisme, regrettant la belle époque où on passait pas notre temps à demander le consentement des glands pour jouer avec.
Un moment donné les parents, avant les enfants, se sont écoeurés du linge déchiré, des nez pétés pis des dents cassées. Les dentistes et les compagnies d’assurances ont fait le reste et les écoles risquent maintenant d’être poursuivies au moindre risque de commotion cérébrale pour Keyveun qui grimpe dans les modules en buvant son Minigo par le nez.
Mais n’écoutant que ses sondages, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville sortit de son trou, tel un hobbit, pour réclamer le retour du « Roi de la montagne ».
Devant les défis éducationnels dont il a la tâche, choisir en priorité et précisément ce jeu, métaphore de neige des puissants qui se maintiennent au pouvoir à grands coups de bottes dans l’front, est une énième preuve que Bernard, loin d’être un roi, n’est qu’un bouffon.