Son passage au sein du paysage musical québécois a été de courte durée, mais il a été marquant pour toute une génération. Le groupe Les Sultans, dont il était l’un des membres fondateurs, avait été propulsé au sommet des palmarès grâce à la chanson « La poupée qui fait non », un succès dont l’écho continue de se faire entendre encore à ce jour.
« On a perdu un de nos vieux amis. On a commencé à jouer de la musique quand on était des adolescents et on se voyait encore souvent. C’est sûr que ça nous fait quelque chose [de savoir qu’il est décédé] », a confié Pierre Bélanger, qui a également fait partie des Sultans comme batteur, lors d’un entretien téléphonique avec LE COURRIER.
Avant de prendre le nom Les Sultans, en 1964, le groupe de Saint-Hyacinthe avait porté le nom Les Dots. En 1968, l’aventure des Sultans s’était terminée par un spectacle d’adieu devant plus de 8000 personnes à Montréal.
« Claude a été très important pour le groupe, a poursuivi M. Bélanger. C’est sûr que Bruce Huard a été très populaire parce qu’il était le chanteur, mais Claude était le cœur du groupe. Il était le lead guitariste des Sultans. Il était un peu comme le chef d’orchestre du groupe, si je peux le dire ainsi. Je disais que c’était notre vieux sage. »
Après les folles années des Sultans, Claude Reid avait délaissé la guitare électrique au profit de la guitare classique. Le Maskoutain avait notamment étudié en Europe, au Conservatoire de Nice, où il avait été le récipiendaire d’un premier prix de guitare en 1973-74. Il avait également complété un baccalauréat en interprétation musicale à la Faculté de musique de l’Université de Montréal.
En 1991, le musicien avait lancé un album instrumental en solo, intitulé Fragile. Ce projet lui avait valu une nomination au gala de l’ADISQ dans la catégorie Album de l’année – instrumental.
Le guitariste, qui résidait maintenant dans la région de Beloeil, avait également partagé ses connaissances musicales pendant plusieurs années en enseignant notamment à l’école de musique Vincent-d’Indy à Montréal ainsi qu’à l’Université de Montréal.
Malgré la fin prématurée des Sultans, au sommet de leur gloire, les membres du groupe avaient gardé de bons liens au fil des années. En 2018, ils s’étaient même réunis dans un chalet pour souligner le 50e anniversaire de séparation du groupe.
« On avait apporté de la bouffe, du vin et nos guitares. On a joué de la musique pendant trois jours, a souligné Pierre Bélanger. On avait du fun ensemble. On continuait de se voir quelques fois par année. »
Le décès de Claude Reid est survenu presque deux ans jour pour jour après la mort d’un autre membre des Sultans, Ghislain Dufault, qui était le bassiste du groupe. Ce dernier avait aussi été emporté par un cancer agressif.
Un dernier hommage pourra être rendu à Claude Reid le samedi 26 octobre. La famille recevra les condoléances au Salon funéraire Demers de McMasterville (651, boul. Laurier) dès 13 h, puis un hommage suivra à 16 h 30 au salon.