La salle n’est pas adaptée pour présenter des œuvres en arts visuels, déplore l’artiste maskoutain Michel Martel. Contrairement à la salle d’exposition de l’ancienne bibliothèque, il estime que les murs et l’éclairage ne permettent pas de mettre en valeur les œuvres.
« En théorie, il devrait y avoir une exposition par mois sur ces murs. Combien de créateurs seront déçus de la qualité des installations de cette nouvelle salle? Est-ce qu’il est permis de croire qu’il y aura des ajustements? Ce qui nous est offert actuellement nous démontre le peu d’importance et de considération accordées à l’art visuel! » dénonce M. Martel.
Il présentera Scènes d’ici, des toiles de paysages québécois, en janvier 2025 à la bibliothèque T.-A.-St-Germain. Lorsqu’il a visité les lieux pour préparer son exposition, il en est sorti désabusé. Parmi les quatre murs de la salle, un seul mur complet peut accueillir des œuvres. Un autre se compose de verre, un troisième est amovible et le dernier accueille des armoires.
À cela s’ajoute un éclairage ambiant qui n’est pas dirigé vers les œuvres. « Selon moi, c’est un irritant majeur. J’ai de la difficulté à croire qu’on n’a pas pensé à en installer. Un éclairage ambiant, ça ne marche pas pour mettre en valeur des tableaux. J’aime travailler avec la lumière. J’aime qu’elle soit projetée sur les toiles et qu’elle crée des ombres. »
L’artiste Lucie Diotte, qui a présenté l’exposition L’ontophylogenèse en septembre à la bibliothèque T.-A.-St- Germain, avait d’ailleurs installé des lampes d’appoint pour pallier le manque d’éclairage. Même si elle reconnaît que l’éclairage est déficient, elle était plus nuancée lorsqu’elle a été interpellée par LE COURRIER.
« Il y a des améliorations à apporter concernant l’éclairage, c’est certain. Pour le reste, c’est bien. Le personnel de la bibliothèque a été très collaboratif. Par exemple, je voulais exposer de petites œuvres, mais je ne voulais pas les mettre sur des chevalets pour ne pas me les faire voler. On m’a prêté des dômes en verre pour les présenter. Ce n’est pas une salle conçue pour les expositions, mais il y a des solutions », soutient Mme Diotte.
Pour cette dernière, exposer à la bibliothèque est une occasion en or qu’il faut saluer. « À Saint-Hyacinthe, c’est difficile d’exposer nos créations. Il y a peu de lieux pour le faire. Le fait que la Ville offre cet espace gratuitement, c’est vraiment une belle avancée pour les arts visuels. Des gens m’ont écrit pour me parler de mon exposition. Je sais qu’elle a été vue. Ça m’a touchée. »
Multifonction
La salle utilisée a, avant tout, une vocation multifonctionnelle. On y tient diverses activités, comme des conférences, des ateliers, des réunions et des expositions d’œuvres d’art.
La directrice générale de la bibliothèque, Louise Struthers, confirme avoir reçu des doléances d’artistes, notamment en lien avec l’éclairage. Elle souligne que des démarches sont en cours auprès de la Ville pour apporter des améliorations à l’espace. Pour le moment, il n’y a pas d’échéancier précis pour les correctifs.
« Nous reconnaissons que nous ne pouvons pas nous comparer à un espace professionnel d’exposition quant à la qualité des équipements d’accrochage et d’éclairage de même que de l’espace disponible. Dans cet esprit, nous visons à offrir aux artistes de la région une vitrine pour exposer leurs œuvres dans les meilleures conditions possible compte tenu de l’usage de cette salle », soutient-elle.
La Ville de Saint-Hyacinthe, propriétaire de la bibliothèque T.-A.-St-Germain, n’avait pas répondu à nos questions au moment de mettre sous presse.