Jugeant le bâtiment trop petit et désuet à Saint-Hyacinthe, Réseau Encans Québec compte donc déménager ses installations sur un terrain en bordure de l’autoroute 20 à Saint-Simon, dont il s’est porté acquéreur en 2022.

La Commission a reconnu les ravages laissés par les autorisations qu’elle a elle-même rendues au cours de la dernière décennie sur ce terrain, rendant ainsi la terre peu praticable pour l’agriculture. L’ancien propriétaire du site, Distributions d’acier de Montréal, avait obtenu l’autorisation en 2010 d’implanter un site d’entreposage d’acier à cet endroit. La superficie de 5,25 hectares, visée pour les Encans de la ferme, a été aménagée avec du matériel fortement compacté, des puisards et des regards. On constate aussi que le reste du terrain a fait l’objet d’extraction de matériaux granulaires, laissant des sols appauvris et la présence d’un lac.

« La Commission peut difficilement ignorer les décisions rendues sur la superficie visée. C’est d’ailleurs une situation déplorable qui perturbe la pratique d’activités agricoles sur celle-ci. La Commission considère que les activités reliées exclusivement à l’encan d’animaux sont plus près de l’agriculture que celles précédemment autorisées », peut-on lire dans la décision rendue le 25 octobre.

Le maire de Saint-Simon, Simon Giard, se réjouit de la décision. « C’est une excellente nouvelle, tant pour Saint-Simon que pour toute la région, mais aussi pour les producteurs agricoles. Pour tous les intervenants dans le dossier, c’était le meilleur emplacement pour ce projet. La CPTAQ en est venue à la même conclusion. À Saint-Simon, on est prêt à les accueillir », s’enthousiasme M. Giard.

La décision met un terme à une deuxième tentative de Réseau Encans Québec pour obtenir l’autorisation de déménager ses activités à Saint-Simon. La première tentative avait mené à un refus qui avait été confirmé par le Tribunal administratif du Québec.

Pas de commerce

Au cours du processus, l’entreprise a abandonné l’idée de déménager le marché aux puces et proposait l’installation d’un commerce Premier Choix, soit une boutique spécialisée pour certaines productions agricoles. La Commission a toutefois refusé l’ajout d’un commerce afin d’éviter la multiplication des utilisations commerciales et d’éventuelles demandes d’agrandissement sur cette propriété.

« L’autorisation accordée pour l’encan d’animaux ne doit pas être vue comme étant une ouverture à l’ajout de tout autre commerce et même la conversion du reste du lot à des fins autres qu’agricoles », précise la Commission.

L’ensemble du terrain s’étend sur 22,9 hectares. Le reste du lot devra servir à des fins agricoles, impose la Commission. En raison du lac et des travaux d’extraction qui ont été réalisés dans le passé, des travaux agricoles sont exigés pour optimiser les rendements agricoles.

La Commission accorde un délai de 36 mois aux Encans de la ferme pour réaliser la construction des nouvelles installations.

Au printemps dernier, Jefo Immobilier a acheté le terrain des Encans de la ferme situé à Saint-Hyacinthe. À l’époque, le promoteur réfléchissait à y construire des immeubles résidentiels et commerciaux. En juin 2024, un bail a été signé avec Réseau Encans Québec qui pourra continuer d’opérer les Encans de la ferme pendant une période de deux ans qui sera susceptible d’être renouvelée jusqu’à une durée maximale de quatre ans.

Le directeur des Encans de la ferme à Saint-Hyacinthe, Mario Maciocia, n’avait pas retourné nos appels au moment de mettre sous presse.