Pas assez de places dans les refuges, pas assez de logements sociaux, abordables ou même de logements tout court. Plusieurs n’ont d’autres choix que de dormir dehors, hommes, femmes et parfois même des enfants dans des tentes, des abris de fortune ou des campements que les autorités vont ensuite détruire. Pis tu vas où quand tu viens de te faire mettre dehors de dehors?
Et ce n’est pas qu’à Montréal. Pendant quelques semaines d’affilée cet automne, j’ai vu quelqu’un camper dans son auto dans le stationnement du Bureau en gros. Je me demande où est cette personne maintenant. Si elle a réussi à trouver un toit, un abri ou si elle dort encore dans son véhicule quelque part.
Je pense au froid qui arrive, à cet homme mort gelé et qui ne sera pas le dernier. Cet hiver, inévitablement, la Grande Faucheuse posera sa lame glaciale sur d’autres malheureux.
Et pendant que je marche dans la pénombre des rues de la ville, je vois à travers les fenêtres des maisons chaleureuses des gens monter leur sapin multicolore et lumineux et y installer au pied une jolie crèche. Et dans cette crèche, couchées sur la paille, de petites figurines représentant une famille de « personnes en situation d’itinérance » ayant trouvé refuge dans une étable.
Une chance que l’Enfant Jésus n’est pas né au Complexe Desjardins, lui pis sa famille, auraient été sacrés dehors sur l’air de « Baby Shark ».