Peu de gens le savent, mais c’est en présentant des spectacles pour le public scolaire que l’organisme a vu le jour en 1994, avant d’étendre son offre au grand public quelques mois plus tard.
Encore aujourd’hui, ce volet de la programmation du Centre des arts Juliette-Lassonde, appelé Les sorties culturelles de Juliette, reste trop souvent dans l’ombre même s’il rejoint un large public.
« Les sorties scolaires, c’est le petit côté méconnu du Centre des arts parce que les gens ne le voient pas nécessairement. Les écoles reçoivent l’offre de spectacles, mais le grand public ne voit pas ce qu’on fait avec le développement scolaire », affirme la directrice de la programmation jeunesse, danse et cirque du Centre des arts, Caroline Beaudreault.
Pourtant, Les sorties culturelles de Juliette représentent une partie importante des activités de la salle de spectacles. Au cours de la saison 2024-25, 49 représentations de spectacles offerts en formule scolaire figurent à la programmation du Centre des arts Juliette- Lassonde. Du lot, on y trouve des artistes comme Fredz, David Goudreault, Alexandre Da Costa avec l’Orchestre philharmonique du Québec et la troupe de cirque Flip Fabrique, en plus de spectacles de théâtre et de danse. En tout, ce sont plus de 22 000 participants – du préscolaire au secondaire – qui profiteront de ces sorties culturelles durant l’année scolaire en cours.
« Quand je suis arrivée avec la SDS, en 2001, le volet scolaire avait déjà entre 4000 et 5000 participants. Maintenant, ça a pris une envergure différente. Il y a eu un essor incroyable », souligne Mme Beaudreault.
Il faut dire qu’à ses débuts, la Société de diffusion de Saint-Hyacinthe présentait ses spectacles à l’auditorium de l’Institut de technologie agroalimentaire, où des restrictions techniques limitaient parfois le choix des spectacles qu’il pouvait y être présenté.
« Depuis que le Centre des arts a ouvert ses portes, la machine a changé. Avec nos installations, on a augmenté l’offre d’un cran. On a aussi une capacité plus importante que ce qu’on avait à l’ITA », mentionne Caroline Beaudreault.
Des mesures de soutien du gouvernement du Québec, déployées en 2018, ont aussi contribué à la croissance du volet scolaire en permettant à chaque école d’offrir gratuitement des sorties culturelles à ses élèves.
Une expérience qui va au-delà du spectacle
Avec son volet scolaire, le Centre des arts Juliette-Lassonde souhaite également faire vivre une expérience qui va au-delà du spectacle aux élèves.
Grâce à une nouvelle aide financière de Desjardins étalée sur trois ans, la salle pourra d’ailleurs développer un programme de médiation culturelle. Celui-ci permettra à des artistes ou à des intervenants du milieu d’aller à la rencontre des élèves, avant ou après la représentation, pour y tenir des activités en lien le spectacle.
« On le faisait déjà, mais à bout de bras, en allant chercher du financement par-ci et des fonds de tiroirs par-là. On n’avait rien d’officiel ou de soutenu. Ça faisait longtemps qu’on attendait ça », se réjouit Caroline Beaudreault.
Le Centre des arts s’implique aussi dans le milieu scolaire par le biais de projets particuliers. Ce printemps, il réalisera, entre autres, un projet de danse-thérapie en collaboration avec l’école René-Saint-Pierre. Huit séances seront proposées aux élèves, dont certains ont des difficultés motrices ou des déficiences intellectuelles, en compagnie d’une ancienne danseuse des Grands ballets canadiens. Un soutien financier du ministère de la Culture et des Communications a été octroyé pour donner vie à ce projet, en plus de l’apport de la Fondation L’Effet.
« C’est important pour le Centre des arts d’aller chercher des projets inclusifs pour joindre des clientèles qui ne viennent peut-être pas dans nos lieux et voir comment on peut amener la culture à eux », raconte la directrice de la programmation jeunesse.
Après tout, à travers ces sorties scolaires et ces initiatives, c’est aussi le public de demain qui est formé.
« Ce qu’on souhaite, c’est que les jeunes poursuivent ce développement comme adulte et que ça devienne dans leurs habitudes de vie plus tard d’assister à des spectacles », conclut Caroline Beaudreault.