Mais cette force vitale est mise à rude épreuve par un sous-financement chronique qui fragilise leur capacité à agir. Dans un contexte de crise sociale sans précédent, marqué par l’aggravation des inégalités et l’explosion des besoins, l’indifférence politique menace leur survie. Et ce sont les citoyens les plus vulnérables qui en subissent les conséquences.
Les choix budgétaires discutables du gouvernement québécois ont des répercussions bien concrètes dans nos communautés. Les municipalités, comme Saint-Hyacinthe, sont directement confrontées à une montée des problèmes sociaux : crise du logement, augmentation de l’itinérance, pour ne nommer que ceux-là. Ces enjeux se retrouvent littéralement « dans leur cour ».
Or, par leur proximité avec les citoyens, les municipalités et les organismes communautaires jouent un rôle crucial pour relever ces défis. Mais ce rôle exige une mobilisation collective. Ensemble – citoyens, organismes, villes et élus –, nous devons exiger des solutions concrètes et des ressources adaptées à la réalité de nos territoires.
Nous saluons les efforts des élus locaux qui se battent pour les intérêts de notre collectivité. Toutefois, ces efforts individuels ne suffisent pas face à l’inaction gouvernementale à l’échelle provinciale. Ce qui manque cruellement, c’est une vision à long terme pour affronter les crises sociales et économiques qui s’intensifient. Seuls une action concertée et un engagement financier clair de la part du gouvernement du Québec permettront de répondre aux besoins criants de nos communautés.
Le Québec est K.-O. Cette expression résume parfaitement l’état d’épuisement des réseaux communautaires et publics, confrontés à des crises multiples et à une indifférence politique déconcertante. Plutôt que de financer des projets controversés et coûteux comme Northvolt, symbole de priorités déconnectées des besoins réels, il est temps de réorienter les investissements vers des solutions durables, centrées sur les personnes et leurs communautés.
Traiter les organismes communautaires comme une solution « à rabais » à des problèmes systémiques est une erreur. Chaque dollar investi dans ces organisations renforce la cohésion sociale, la dignité humaine et l’avenir de nos collectivités. Les municipalités comme les organismes ne peuvent répondre seuls à des crises qui dépassent leurs compétences et leurs responsabilités.
Les organismes communautaires de la région maskoutaine continueront d’être ces phares qui illuminent la tempête, guidant et soutenant les plus vulnérables face à l’adversité. Mais même les phares les plus solides ne peuvent braver seuls les vents contraires. L’heure est venue d’agir collectivement, d’unir nos forces et de revendiquer des solutions durables. Pour nos organismes, pour la population maskoutaine et pour l’avenir de notre Québec.
Simon Proulx, directeur général de la CDC des Maskoutains