Le souci, c’est qu’on s’est aussi associé à la Suède, et probablement aux instructions d’assemblage d’Ikea, pour créer le système d’infodivertissement et les commandes, toutes moins simples les unes que les autres. Bien sûr, on peut croire que ce ne sont là que de petits irritants, qui n’affectent pas la performance du véhicule sur la route, ce qui est parfaitement exact… mais pas moins irritant.
Un écran pour les commander tous
Cette citation, tirée largement par les cheveux et inspirée du Seigneur des anneaux, résume tout de même assez bien la situation à bord de la Polestar 3. Au centre de la planche de bord se dresse un grand écran dont la mission est littéralement de tout contrôler.
Oubliez les boutons physiques, à l’exception d’une seule grosse molette au centre pour jouer du volume ou faire une pause sur l’audio. Tout le reste passe directement par cet écran, d’une grande précision, il faut le dire, mais pas nécessairement d’une grande simplicité.
Un exemple? Vous voulez ouvrir le coffre à gant, direction écran. Le coffre arrière, idem. Vous voulez régler vos rétroviseurs, vous devez sélectionner la petite voiture sur l’écran, appuyer ensuite sur réglage, sur rétroviseurs et volant, puis sur rétroviseur gauche ou droite selon le cas. Alors, et alors seulement, s’activeront les petites flèches logées sur le volant qui vous permettent de contrôler la position des miroirs.
C’est le même principe pour le réglage du volant qui n’est pas plus intuitif. Il m’a fallu trois jours pour constater que le volant était aussi télescopique, en plus de bouger de bas en haut. Bonne nouvelle cependant, les autres commandes sont facilement réglables avec la voix, ce qui élimine beaucoup de manipulations.
Puissance au menu
Cet irritant, majeur, il va sans dire, ne doit cependant pas faire oublier la puissance et l’étonnant plaisir de conduite de la voiture. Il faut dire que mon essai s’est effectué au volant de la version Performance, une déclinaison proposant une puissance de 510 chevaux et un couple plus qu’abondant. On estime le 0-100 km/h à 4,7 secondes, ce qui est largement suffisant pour en apprécier le plaisir.
Mais la beauté de ce véhicule, c’est dans la tenue de route qu’on la retrouve, malgré son poids imposant – elle pèse plus de 5800 livres – gracieuseté d’une batterie de 111 kWh qui devrait lui procurer une autonomie de 449 kilomètres, selon le constructeur. Ici, l’expérience varie. Mon premier voyage vers Québec m’a coûté cher en courant, me forçant à faire une nouvelle recharge à peine le retour amorcé. Je n’ai donc pas pu dépasser les 300 kilomètres tout au plus.
En revanche, d’autres randonnées m’ont étonné. La voiture a notamment servi à un aller-retour vers Montréal, puis à un autre voyage vers Sorel, le tout sur la même recharge. Et même à la fin de ce double périple, la batterie affichait toujours fièrement un 40 % de disponibilité, pour une consommation moyenne de 25,2 kWh aux 100 kilomètres, soit moins que ce qu’affiche le constructeur lui-même.
Au-delà de cette consommation, malgré tout plus élevée que la concurrence, la conduite était irréprochable. Le contrôle de couple sur l’essieu arrière permet une tenue de route digne d’une sportive, malgré les dimensions imposantes du véhicule.
Le confort à bord est sans reproche, les sièges, pas toujours simples à régler cependant, offrent finalement un support exceptionnel. L’insonorisation est à son comble et, si cela ne suffit pas, le système audio Bowers & Wilkins comblera le silence avec grâce.
La Polestar 3 a sa place, sans équivoque, au sein de la catégorie des voitures de luxe. Elle a tout à offrir, du design raffiné au confort exceptionnel en passant par la dynamique de conduite sans reproche. Dommage que son prix élevé et son ergonomie exigeante s’imposent dans le jugement. Malgré tout, elle peut affronter ses rivaux sans rougir!