En fait, il y a les BAPE pour les projets locaux, qui étudient projet par projet le pour et le contre. Ils sont réalisés sur demande si, devant le manque d’explications d’un ministère, les citoyens ne se sentent pas respectés et demandent qu’on révise un projet. Les demandes pour ce processus ces temps-ci explosent à plus d’une demande par semaine avec les projets éoliens qui éclosent de toutes parts. Quand les inquiétudes atteignent un tel rythme devant les lignes directrices de nos élus, c’est souvent un signe pour eux qu’ils doivent retourner à la table à dessin.

C’est alors qu’un BAPE générique se veut nécessaire. Un BAPE destiné à comprendre dans son ensemble un enjeu comme l’encadrement des énergies renouvelables. On repart de la base et on essaie de comprendre nos besoins réels, pas les intérêts des entreprises privées qui influencent nos gouvernements. Il faut que nos élus aient une bonne colonne vertébrale pour l’imposer sans céder à la pression des lobbys.

Les BAPE locaux actuels ne peuvent répondre aux enjeux sociétaux qui demandent des réflexions plus profondes; est-ce que les impacts sociaux se justifient, est-ce qu’on a besoin de tant d’éoliennes en zone agricole, ne vaudrait-il pas mieux privilégier le solaire sur les toits? Ils ne sont pas là pour ça. Quand une question sort du cadre technique du projet, le BAPE la rejette. Le gouvernement de la CAQ ne veut pas de BAPE générique qui impliquerait de réels experts, pas plus que l’industrie privée, ils prétendent que ce n’est pas nécessaire! C’est un peu la théorie du chaos qui s’installe, teintée par ce qui se passe au sud de la frontière.

J’espère que ces quelques lignes auront renseigné ceux qui, comme moi, ne s’y retrouvaient pas il y a quelques mois encore dans ces gymnastiques créées pour le bien commun, mais qu’on a le grand privilège d’avoir. Il faut s’en servir et le demander si nous voulons garder notre caractère distinct et notre liberté de choisir.

Pierre Renard, membre du Comité maskoutain pour une vigilance éolienne