Au Canada, la gestion de l’offre a été créée en 1972 après qu’une série d’événements eut causé la chute des prix des produits laitiers, du poulet, des œufs et du dindon. Ce système était donc apparu pour contrôler l’offre et stabiliser les prix de ces produits.
Toutefois, après 53 ans d’existence, la gestion de l’offre est en péril. Les sénateurs canadiens ont ajouté un amendement qui rend beaucoup plus facile pour un gouvernement fédéral de négocier des brèches, au besoin, dans la gestion de l’offre advenant des négociations avec d’autres pays, dont les États-Unis, selon Radio-Canada.
« Les propos qu’on entend concernant la situation actuelle de la gestion de l’offre sont vraiment inquiétants », s’empresse de souligner Yan Bussières.
Toutefois, différents partis politiques, dont le Bloc québécois, s’engagent à la protéger dans son intégralité. Le Bloc promet d’ailleurs de reprendre son projet de loi C-282, qui avait été adopté par tous les partis à Ottawa avant d’être obstrué par le Sénat et de tomber avec le déclenchement de l’élection actuelle. « Le fédéral, sous les libéraux comme sous les conservateurs, a concédé des brèches dans la gestion de l’offre aux étrangers dans les trois plus grands accords de libre-échange du Canada : l’ACEUM avec l’Amérique du Nord, l’AECG avec l’Europe et le PTPGC avec 10 pays de l’Indo-Pacifique », fait valoir le Bloc québécois.
Préoccupations locales
Avec comme toile de fond les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis, Yan Bussières redoute le pire pour les agriculteurs de la région. Il ne souhaite pas voir la gestion de l’offre être sacrifiée dans le cadre de négociations à Ottawa.
« Pour le moment, c’est rassurant d’entendre des candidats parler de la gestion de l’offre, souligne M. Bussières. Le président général de l’UPA, Martin Caron, l’explique souvent : la gestion de l’offre doit être protégée dans son intégralité et il ne faut pas tenir le système pour acquis. »
Yan Bussières persiste et signe : la gestion de l’offre est essentielle pour les entreprises agricoles du Québec et de la région parce qu’elle pérennise les multiples exploitations familiales. « La gestion de l’offre donne un prix juste aux producteurs et elle donne un prix juste aux consommateurs », martèle M. Bussières.
Finalement, outre la gestion de l’offre, Yan Bussières réfère aux propos de Martin Caron, comme quoi les agriculteurs font face à de nombreux défis, dont l’inflation, l’augmentation des taux d’intérêt et les changements climatiques.
Par Alexandre Brouillard