Le succès connu l’an dernier par le projet pilote, qui était mené par la Table de solidarité en itinérance maskoutaine, a convaincu les instigateurs de la nécessité d’en faire une initiative d’envergure. Un comité organisateur indépendant, comptant notamment des intervenants qui travaillent de près avec la clientèle visée, a ainsi été formé pour poursuivre ce projet.
Ces ateliers, offerts gratuitement chaque mercredi après-midi à la galerie 1855, permettent aux personnes en situation d’itinérance ou de vulnérabilité d’explorer une diversité de pratiques artistiques, allant de la peinture à la sculpture, en passant par la musique, la poésie et la création de bijoux. En plus d’être encadrés et épaulés par un artiste établi qui agit comme professeur, les participants peuvent aussi compter sur la présence d’intervenants spécialisés, comme des travailleurs de rue, lors des ateliers.
« Cette activité vise à transcender les barrières sociales par le biais de l’expression artistique », a indiqué Philicia Taylor-Lessard, représentante de l’organisme CIJM/Coin de rue et membre du comité organisateur de L’Art-Tisse.
« Le but est de favoriser l’inclusion et la cohabitation, de briser l’isolement et d’offrir un espace où l’expression de soi et l’autonomie peuvent s’épanouir », a-t-elle ajouté.
Les résultats de la première édition avaient d’ailleurs été frappants. « Ce qui a été plaisant de la première édition, c’est qu’on a vraiment vu des gens s’exprimer via l’art. On a découvert de nouvelles facettes de certaines personnes et ça a créé de beaux liens avec les intervenants sur place », a mentionné Mme Taylor-Lessard.
L’un des participants, appelé Éric, avait tellement apprécié son expérience l’an dernier qu’il a décidé de s’impliquer au sein du comité organisateur en vue de la deuxième édition du projet.
En plus de participer aux ateliers de création, les participants pourront vivre l’expérience d’un vernissage pour afficher les œuvres qu’ils ont créées. Des expositions sont aussi prévues lors de la Ruelle vers l’art, en juillet, et de la Nuit des sans-abri, à l’automne.
Une section de la galerie 1855 en montre d’ailleurs quelques-unes qui avaient été réalisées lors de la première édition de L’Art-Tisse. « Chaque œuvre qui est vendue, l’argent est remis à 100 % à la personne qui l’a créée », a précisé Jeannot Caron, instigateur du projet et fondateur de la galerie.
Pour inciter les personnes en situation de vulnérabilité à participer aux ateliers, des cartes-cadeaux de la SDC centre-ville leur seront remises selon le niveau de leur assiduité.
Une contribution financière de 7500 $ de l’homme d’affaires maskoutain Guy Duhaime permet également au projet d’aller de l’avant. « Il nous reste encore des sous à aller chercher pour continuer, mais le généreux don de M. Duhaime fait en sorte qu’on peut commencer le projet », a souligné Jeannot Caron.