« Je n’ai pas réussi à convaincre suffisamment de personnes. On sent que le Bloc québécois est encore très présent dans la région, mais les gens étaient contents de voir du sang neuf pour le Parti libéral. J’étais une candidate de terrain. On a fait une belle campagne positive et propre. Je suis très fière de ce qu’on a accompli », a-t-elle affirmé quelques minutes après avoir reçu la confirmation de la victoire du candidat bloquiste, Simon-Pierre Savard-Tremblay.

Entourée d’une trentaine de personnes, Mélanie Bédard a suivi les résultats jusqu’à tard en soirée. Lorsque la première boîte de scrutin a été dépouillée, les résultats lui offraient une mince avance. Tous les espoirs étaient alors permis. L’ambiance festive s’est toutefois atténuée lorsque le député sortant a pris les devants au fur et à mesure que les boîtes étaient dépouillées. L’écart s’est accentué pour se confirmer à 23 h 15.

Mélanie Bédard a obtenu 19 220 votes, soit 33,5 % des voix. Il faut remonter à 2000 pour trouver un aussi bon résultat pour un candidat libéral dans la circonscription. À ce moment, Michel Gaudette avait obtenu 34,8 % des voix, mais n’avait pas été élu. La dernière fois que le parti a élu un député dans le comté remonte à 1980.

Toujours impliqué dans l’association locale du parti, l’ancien candidat libéral René Vincelette se réjouit tout de même des résultats. Aux dernières élections fédérales en 2021, le Parti libéral avait obtenu 22,6 % des votes.

« C’est une réelle amélioration. Ça démontre que nous avions une candidate exceptionnelle. Le travail continue parce que ce serait surprenant qu’un gouvernement minoritaire demeure au pouvoir pendant quatre ans. Ces résultats démontrent que le Parti libéral n’est pas juste de passage dans la région. La tendance a changé dans la circonscription et au Québec », a commenté M. Vincelette.

La candidate souhaitait avant tout une vague rouge à travers le pays, ce qui aurait permis au Parti libéral de diriger un gouvernement majoritaire, mais ce sera finalement un gouvernement minoritaire aux couleurs libérales, avec Mark Carney au poste de premier ministre.

« C’est la première victoire de la soirée [l’annonce d’un gouvernement libéral]. Ce que j’aime voir, ce sont tous les candidats que je connais qui ont gagné. C’est beau à voir. Les gens ont été rassurés par les propositions du chef du Parti libéral, Mark Carney. On sent que les gens étaient motivés et ont exprimé leur voix. […] On souhaitait une vague rouge, mais on se réjouit tout de même d’un gouvernement minoritaire », a-t-elle poursuivi.

Encore sous le coup des émotions, Mélanie Bédard n’a pas fermé la porte à une future campagne électorale au niveau fédéral. « On verra! » D’ici là, elle compte retourner à la politique municipale en sollicitant un deuxième mandat en tant que conseillère du quartier Saint-Joseph à Saint-Hyacinthe aux élections du 2 novembre.

Un conservateur serein

Le candidat du Parti conservateur dans Saint-Hyacinthe–Bagot–Acton, Gaëtan Deschênes, se dit serein face au dénouement de l’élection dans la circonscription. Avec les projections établies par le site Internet Qc125 des dernières semaines, il s’attendait à des résultats semblables. Dans la circonscription, 10 339 personnes ont voté pour lui, représentant 18 % des voix.

« Ce fut une expérience très enrichissante. Je suis heureux que la course électorale dans la région se soit déroulée de façon harmonieuse et que le débat ait été respectueux. J’ai adoré l’expérience et j’aimerais bien la renouveler », a-t-il mentionné.

Il se montre toutefois déçu des résultats du Parti conservateur à travers le pays, qui a obtenu 144 sièges. « On ne sait pas trop à quoi s’attendre avec un gouvernement minoritaire [libéral] qui n’aura pas le choix de faire des concessions. De nombreuses personnes souffrent partout au Canada. Un vent de changement aurait été bénéfique pour le pays. Je respecte tout de même le choix des électeurs », a-t-il confié.

Avec la collaboration de Philippe Lanoix-Meunier