Quelques personnes croisées par LE COURRIER tout juste avant qu’elles ne franchissent les marches menant à la cathédrale, avant le début de la cérémonie, ont témoigné de l’importance d’accompagner le pape à son dernier repos.
« Nous allons lui donner une petite poussée pour qu’il monte plus vite au ciel », a imagé Denise Giroux. « C’est une messe que je ne pouvais pas manquer. C’était notre papa, le père de l’Église. Je suis en deuil », a confié Paola Santamaria. « Je l’aimais beaucoup et je suis contente qu’un éloge lui soit rendu », a renchéri Anne Chapdeleine.
Des croyants ont également souligné à quel point le pape était proche du peuple et d’une grande simplicité. Ils ont rappelé qu’il a donné sa vie au service des plus démunis, à l’exemple du Christ, et que c’était la meilleure façon de leur montrer la voie à suivre.
Un hommage touchant
L’évêque du Diocèse de Saint-Hyacinthe, Mgr Christian Rodembourg, a partagé une homélie rappelant les moments forts du pape ainsi que leur signification. « Proximité, tendresse, compassion, miséricorde, accueil sont quelques-uns des mots clés répétés par de nombreuses personnes depuis son décès. Il nous a témoigné sa joie de partager au monde l’Évangile en favorisant une Église en sortie, une Église missionnaire. Utilisant un langage clair, simple, direct, parfois familier et souvent imagé, avec de courtes phrases, le pape François s’est rendu des plus accessibles. On se souviendra de ses homélies quotidiennes, de ses nombreux voyages et de son utilisation de la technologie », a-t-il déclaré. Il a également rappelé que le pape a voulu mettre l’évangélisation et l’unité en priorité de l’Église. Il a donc misé sur des services plus missionnaires et transparents. Il s’était notamment rendu auprès des peuples autochtones de l’Amazonie en 2019.
Selon Mgr Rodembourg, « il avait un souci de communion et d’amour réciproque et s’appuyait sur la doctrine sociale comme boussole ».
Faisant preuve d’humilité et de sobriété en renonçant notamment aux appartements pontificaux, le pape François a milité pour la paix dans le monde, la justice sociale et la protection de la planète.
Pour représenter son esprit de pèlerin, un enfant philippin a franchi l’allée avec un sac à dos et un bâton. Juste avant, la prière universelle avait été chantée en français, en anglais et en espagnol. Le chant de l’Année de la miséricorde, en 2015-2016, a aussi été entonné par la chorale de la cathédrale. Vers la fin de la cérémonie, le chant Regina caeli a été écouté solennellement puisque le pape aimait particulièrement la vierge Marie. Son cercueil a d’ailleurs été transporté dans la basilique papale de Sainte-Marie-Majeure de Rome le lendemain. Alexandre Bourget, qui faisait partie de la chorale, a souligné à la fin de la cérémonie comment les chants avaient été minutieusement sélectionnés.
Des fidèles comblés
À la fin de la messe, des croyants ont mentionné au COURRIER qu’ils avaient apprécié l’ampleur de la cérémonie, notamment avec le nombre impressionnant de prêtres et de fidèles présents. « Le pape François a dit que l’Église devait en être une de proximité. Il était important de vivre ce moment ensemble », a déclaré Dominique Rainville. « Maintenant, nous devons prier. Il sera dur à remplacer », a conclu, les larmes aux yeux, Pauline Péloquin.
Pour bien boucler la boucle, les fidèles ont pu écrire une prière dans un cahier à l’intention du disparu, prendre une photo, récupérer un signet en sa mémoire ou se procurer un cierge à son effigie. L’église Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement, sur l’avenue Bourdages Nord à Saint-Hyacinthe, est aussi ouverte cette semaine, tous les jours de 9 h à 16 h, pour les croyants désirant continuer à prier pour le pape.
