Remarquez, dans ce temps-là, l’école était faite pour enseigner, la maison pour éduquer. Aujourd’hui, c’est l’école qui va tout faire, mais avec les moyens d’hier.
Et demain, quand les futurs élèves entreront dans des établissements où le nombre d’orthophonistes, d’orthopédagogues et de TES est inversement proportionnel au nombre de coquerelles, de souris et de murs qui s’effritent quand tu enlèves une affiche de la mappemonde de 1932, le vouvoiement se tiendra debout comme un vaillant soldat du respect de nos institutions.
Parce que oui, le vouvoiement, c’est l’illusion que tout va bien. Ça permet de dire dignement : « Monsieur, madame ou l’adulte dans la classe, quand est-ce que notre professeur régulier reviendra de son burn-out? » N’ayez crainte. Votre professeur reviendra épuisé, mais vouvoyé. Le système s’écroule, mais avec politesse.
Parce que le respect, c’est sacré. Peu importe que la moitié du personnel soit à boutte, que l’autre moitié pense à démissionner, que les fenêtres ne ferment plus, que l’air soit irrespirable, que l’eau goûte le plomb, que l’amiante repose en paix dans les murs d’écoles aussi vétustes que l’hôpital Maisonneuve-Rosemont ou qu’on en perde deux ou trois de temps en temps dans le transport scolaire entre la maison pis l’école : on dira « vous » !
N’y voyez surtout pas l’ingérence de quelqu’un qui n’a aucune idée du fonctionnement d’une dynamique de classe dans l’autonomie des profs à gérer leur classe, voyez-y le génie de la Coalition avenir Québec : laisser mourir l’éducation dans la dignité.