15 mai 2025 - 03:00
Match historique en finale de la LNAH
Philippe Desrosiers intraitable pendant 145 minutes pour soulever la coupe
Par: Maxime Prévost Durand
Philippe Desrosiers n’est pas près d’oublier sa première conquête avec les Éperviers de Sorel-Tracy dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH). Le gardien de but maskoutain a soulevé la coupe Gilles-Rousseau au beau milieu de la nuit du 9 au 10 mai au terme du plus long match de l’histoire du circuit, qui s’est terminé en 6e période de prolongation.

Les Éperviers ont remporté ce match marathon par la marque de 3 à 2 face aux 3L de Rivière-du-Loup, peu après 3 h du matin. En tout, la partie aura duré un peu plus de sept heures.

« Je ne pense pas revivre ça dans ma vie, de jouer six périodes de prolongation. Ça n’a aucun bon sens », s’est exclamé Philippe Desrosiers lorsque joint par LE COURRIER pour parler de ce moment historique.

« C’était assez fou comme match. Après deux prolongations, j’étais vraiment fatigué et je me demandais comment j’allais faire pour finir ce match-là. Les crampes au niveau des jambes, c’était incroyable. J’étais complètement barré. Mais je me suis bien hydraté et, à partir de ce moment-là, j’ai eu un second souffle. »

Son brio devant le filet a d’ailleurs permis de faire durer le plaisir, si plaisir il y avait encore au bout de cet exercice d’endurance. En tout, le gardien maskoutain a repoussé 84 lancers dans la rencontre, dont 57 lors des périodes de prolongation. Après avoir concédé deux buts en 1re période, Desrosiers a été intraitable pendant 145 minutes consécutives pour aider les siens à l’emporter. Un exploit qui a contribué à ce qu’il soit nommé le joueur le plus utile des séries.

« En prolongation, j’étais convaincu que je n’allais pas me faire marquer, a-t-il partagé au bout du fil. À un moment, j’ai dit à mes coéquipiers : si vous ne marquez pas, on va passer la nuit ici. J’essayais de les motiver. »

Le but gagnant est finalement venu du bâton de Marc Beckstead à 1:33 de la 6e période de prolongation, sur des passes de Shawn Boudrias et Olivier Hinse.

« Ma plus grande crainte, c’était qu’on doive jouer un septième match dimanche [si on perdait], a reconnu Philippe Desrosiers. Mais j’étais confiant. Je voyais super bien la rondelle. C’est un des matchs dans ma vie où j’étais le plus confiant. Ça m’arrive de tomber dans une zone mentale où je me sens imbattable et ce fut le cas durant ce match. »

Même si le jeu défensif peut prendre le dessus lors des périodes de prolongation, les chances de marquer étaient aussi au rendez-vous, a fait remarquer le Maskoutain. « Ça aurait pu finir bien plus tôt que ça. Le gardien des 3L [Étienne Montpetit] a été solide aussi. Il y a eu quatre échappées en tout et des avantages numériques des deux côtés… Ce n’était pas endormant », a-t-il soutenu.

Quelque 1000 spectateurs – sur les 3178 présents au match – étaient encore dans les estrades au petit matin, d’après la ligue. Mais dès que les Éperviers ont marqué, les spectateurs qui espéraient toujours un triomphe des 3L ont rapidement quitté l’aréna.

« Quand on a marqué, l’aréna s’est vidé en une seconde. Ça faisait bizarre de lever la coupe et qu’il n’y ait aucun son. C’était le silence. Si on avait gagné cette game-là à Sorel, ça aurait été fou raide », a affirmé Desrosiers.

À ses yeux, cette victoire s’inscrit dans le top 3 des meilleurs matchs qu’il a disputés dans sa carrière. Les autres? « Je pense à la finale du Championnat du monde des moins de 18 ans contre les États-Unis qui était un match assez spécial et à la victoire en prolongation dans le match 7 de la finale [de la LHJMQ] avec l’Océanic de Rimouski », a-t-il énuméré.

Signe du caractère exceptionnel du match qu’il venait de vivre, Philippe Desrosiers multipliait les entrevues lundi malgré sa journée de travail. En plus de prendre un moment pour s’entretenir avec LE COURRIER, il a dû répondre aux demandes du Journal de Montréal, de La Presse, de RDS et du 98,5 FM. Une attention médiatique à laquelle il n’est pas forcément habitué malgré l’expérience qu’il a connue chez les professionnels par le passé.

« Normalement, personne ne parle de cette ligue-là [la LNAH]. Pour une fois, on parle de nous pour quelque chose qu’on fait de bien. J’espère que ça va encourager les gens à découvrir la ligue et à arrêter de penser que c’est une ligue de bagarre parce que ce n’est pas vrai du tout. Ça joue au hockey », a-t-il mentionné.

Le premier match de cette finale de la LNAH avait aussi battu un record en se terminant en 3e période de prolongation, vers 1 h du matin. Cette marque n’aura finalement pas duré bien longtemps.

« Quand on regarde ça, en finale, c’est comme si on avait joué trois matchs de plus. En termes de minutes, c’est comme si on avait joué neuf matchs [alors qu’on en a joué six]. C’est particulier », a observé Desrosiers.

Après un effort aussi important, le cerbère ne cache pas qu’il accueille à bras ouverts la pause du hockey qu’il s’offrira au cours des prochaines semaines. Mais déjà, il a en tête de défendre ce titre la saison prochaine avec les Éperviers.

« Ça me donne juste le goût d’en gagner un autre », a-t-il conclu.

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