29 mai 2025 - 03:00
Forum
Mobilité et densification
Par: Le Courrier
Nous sommes tous témoin des dérèglements climatiques : épisode de chaleurs extrêmes, feux de forêt, perte de la calotte glacière, inondations, ouragans de plus en plus fréquents et de plus en plus violents. Tous ces dérèglements qui s’emballent sont causés par le réchauffement du climat induit notamment par le CO2 produit par la combustion fossile.

J’ai cru un temps que la densification de la population augmenterait le nombre de véhicules automobiles sur le territoire et amènerait un problème de mobilité tel qu’il faudrait envisager d’autres moyens de déplacement que l’automobile.

Malheureusement, les chiffres le démontrent, il n’y a qu’une légère augmentation du temps de déplacement en période de pointe le matin et le soir.

Donc, aucune incitation à passer de l’auto solo à un autre moyen de transport. Rien d’ailleurs qui invite à le faire, le transport en commun étant inefficace pour la majorité des travailleurs et le vélo n’étant pas praticable l’hiver et les pistes cyclables n’étant pas conçues pour des déplacements autres que pour les loisirs.

Mais la menace persiste, le nombre de voitures augmente et les voitures à essence ne sont pas près de disparaître. Alors, que faire?

Pour réduire l’auto solo, le problème n’est pas la mobilité, mais l’immobilité, c’est-à-dire tous ces espaces que les voitures arrêtées occupent. Chaque voiture exposée au soleil devient une masse de chaleur et même les espaces vides asphaltés sont des capteurs de chaleur.

Donc, les voitures, qu’elles soient dans un grand stationnement, en bord de rue ou dans une allée de cour, sont à la fois une nuisance et un outil, mais les 2e, 3e ou 4e voitures sont-elles des outils? Tout le monde n’a pas une voiture, mais tout le monde en subit les conséquences.

De plus, s’il y avait moins d’espaces de stationnement, il pourrait y avoir plus de verdure ou plus d’habitations. Cette nuisance devrait avoir un coût que les automobilistes devraient payer. Cela dit, comment réussir le transfert de l’auto solo à d’autres moyens de transport? On peut déjà mentionner un transport en commun efficace (rejoindre le plus grand nombre possible d’usagers incluant les automobilistes à coût modique et assez rapide) et au moins une piste cyclable nord-sud.

Je suis convaincu que beaucoup de travailleurs au salaire moyen et minimum seraient bien contents d’exclure la voiture de leur budget (essence et même voiture elle-même si l’usage est surtout pour le travail) s’il y avait une option valable.

Mais comment différencier le couple, qui à telle adresse a trois voitures, de la maison bigénérationnelle où il y a deux voitures pour deux couples ou de celle où il y a un couple et un jeune adulte qui demeure chez les parents pour économiser ? Et devrions-nous tenir compte de la différence entre voiture à essence et voiture électrique ou s’il s’agit d’un VUS ou d’une voiture compacte? Tout ça reste à évaluer. Le nombre de voitures me semble le critère déterminant.

Si la mise en place de modalités de transport devenait un succès, il demeure qu’une forte proportion d’automobilistes préféreraient utiliser les déplacements solos avec leur voiture et c’est leur droit. Mais la présence des voitures devrait avoir un coût.

Gilles Germain, Saint-Hyacinthe

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