C’est pas du Camus, mais pas loin puisque le magistrat maskoutain évoque ici plusieurs idées philosophiques fondamentales.
Bon, ça manque un peu d’allégories, de métaphores et de puissantes figures de style, mais le maire, dans le style concis et précis qu’on lui connaît, pointe trois vérités incontournables.
La première évoque la situation : on n’a pas fait toutes ces campagnes de publicité ingénieuses pour attirer de nouveaux résidents pour ensuite leur dire : « Ah ben, c’est bête, on n’avait pas pensé aux places pour vous mettre. » On savait qu’il faudrait construire et en hauteur plutôt qu’en largeur.
La deuxième touche au problème : on a des cours. Ce n’est pas un problème d’en avoir une, mais quand on l’a, c’est normal, c’est humain, on ne veut pas la perdre ni elle ni son soleil.
Quand des immeubles de huit étages vont surgir du sol, y a des gens qui vont prendre ombrage, c’est même écrit en néon dans le ciel.
Et la troisième suggère la solution : les gens ne sont pas habitués, mais ils devront changer. Et en priorité, attention, attachez votre ceinture même si vous le savez déjà : notre rapport au char. Parce que les gens, nouveaux résidents comme anciens, viennent souvent avec des chars. Des chars qu’ils parquent dans leurs cours. Mais comme il y aura encore plus de gens et moins de cours, où est-ce qu’on va mettre les chars? Or, on n’élargira pas les rues. Va même falloir plus de trottoirs, de pistes cyclables et de transports en commun. Et donc, moins de chars.
Le maire ne le dit pas comme ça, mais c’est la réalité et ce sera l’habitude la plus difficile à changer.