Face à cette situation jugée intenable par plusieurs résidents, le conseil municipal de Saint-Valérien-de-Milton a adopté une résolution demandant une intervention du ministère de l’Environnement ainsi qu’une collaboration avec la Municipalité voisine de Sainte-Cécile-de-Milton.
Selon le maire Daniel Paquette, aucune réponse n’a été reçue à ce jour ni du ministère ni de la Municipalité voisine. Il exprime de sérieuses préoccupations non seulement quant aux nuisances olfactives, mais aussi en lien avec la contamination de la nappe phréatique.
« Les odeurs sont parfois très fortes et affectent particulièrement les résidents du chemin de Milton. Le problème s’est aggravé depuis l’agrandissement du site il y a quelques années », souligne M. Paquette.
Le maire critique également la lenteur des démarches administratives et remet en question l’efficacité des sanctions imposées aux entreprises contrevenantes.
« On a l’impression que ces compagnies préfèrent payer les amendes plutôt que de corriger la situation. C’est anormal de devoir multiplier les plaintes pour qu’il y ait un minimum d’action. Il faut un suivi constant du Ministère. Actuellement, c’est comme si elles avaient carte blanche », déplore-t-il.
Un site déjà controversé
Le site d’enfouissement Matrec, propriété de GFL Environmental, est dans la mire des autorités depuis plusieurs années. En 2023, une demande de recours collectif a été déposée par des citoyens de Sainte-Cécile-de-Milton, inquiets de la présence potentielle de substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS), surnommés « contaminants éternels », dans la nappe phréatique.
En juin 2024, Matrec s’était vu imposer une amende de 10 000 $ par le ministère de l’Environnement pour la détérioration des eaux souterraines. Quelques mois plus tard, des analyses révélaient une contamination importante aux PFAS dans la majorité des puits résidentiels avoisinants. Ces constats ont mené à une nouvelle amende de 10 000 $ en mars 2025.
Des responsabilités partagées?
Interrogé sur la question, le maire de Sainte-Cécile-de-Milton, Paul Sarrazin, affirme comprendre les préoccupations de ses voisins, tout en rappelant que la gestion du site relève du Ministère.« Ce n’est pas de notre ressort. C’est une entreprise privée et c’est au Ministère de s’assurer que les normes environnementales sont respectées. Nous avons aussi reçu des plaintes de nos citoyens, mais nos moyens d’action sont limités », indique-t-il.
M. Sarrazin tient toutefois à souligner la coopération de l’entreprise. « Les gestionnaires de Matrec sont transparents. Ils nous informent à l’avance lors de rejets plus importants. Ils font preuve de bonne volonté pour maintenir de bonnes relations avec la communauté », ajoute-t-il.
Du côté de Matrec, la conseillère en communication Julie Landreville a refusé de commenter la situation, prétextant ne pas être informée de la situation à Saint-Valérien-de-Milton. Le ministère de l’Environnement a quant à lui décliné notre demande d’entrevue, précisant n’avoir reçu aucun document officiel de la Municipalité à ce sujet.