Ce projet littéraire est le second pour lequel la Maskoutaine apporte sa contribution. L’an dernier, elle avait signé les illustrations de L’entre-deux terres, une bande dessinée de la collection Mini-Manga publiée par la maison d’édition Victor et Anaïs.
« J’avais envoyé mon portfolio à plusieurs maisons d’édition et j’avais eu un retour qui m’avait permis d’obtenir un contrat pour ce premier projet », raconte l’illustratrice qui travaille principalement comme graphiste pour les journaux de DBC Communications.
L’histoire a été différente pour Oh non! Pas encore une suppléante. Une amie qu’elle a en commun avec Andrée-Anne G. Dufour a initié le contact entre les deux après que l’autrice lui eut parlé de cette idée d’album jeunesse. Il n’en fallait pas plus pour que les astres s’alignent.
« J’étais contente de faire ce livre parce que mon style de dessin va bien avec cet univers. J’ai un style enfantin, coloré, ludique et très expressif », soutient Raphaëlle.
Ce projet la rejoignait d’autant plus puisqu’elle a elle-même fait de la suppléance à temps partiel au primaire dans les dernières années.
« J’avais commencé à étudier au baccalauréat en enseignement, mais je n’ai pas continué là-dedans. J’ai fait des études en illustration et en graphisme finalement. Mais j’ai quand même mis un pied dans l’enseignement avec de la suppléance, donc la réalité du livre me touchait beaucoup. »
Dans le livre, on suit Mathilde, une jeune rouquine qui adore l’école et surtout sa professeure, madame Virginie. Lorsque l’élève entre à l’école un matin et qu’elle y trouve une suppléante, sa journée tourne automatiquement au cauchemar parce qu’elle a la hantise des suppléantes. Madame Marie-Louise, un personnage qui fait partie d’autres romans d’Andrée-Anne G. Dufour destinés plutôt à la clientèle adulte, pourrait toutefois la faire changer d’idée.
Pour ce projet, Raphaëlle avait pratiquement carte blanche. Elle a donc pu laisser libre cours à son imaginaire afin de créer l’univers visuel de ce livre et apporter sa couleur à l’histoire.
Pour bien imager la réalité d’aujourd’hui, l’illustratrice a d’ailleurs tenu à ce que des enfants de différentes nationalités soient représentés. Certains ont des lunettes, d’autres une dent manquante. Bref, ils ont tous leur unicité « pour ne pas qu’ils soient tous pareils ou stéréotypés », souligne-t-elle.
Depuis plusieurs années déjà, Raphaëlle Solis-Martineau partage sur les réseaux sociaux des portraits qu’elle dessine. Cet exercice lui a permis de développer un portfolio virtuel montrant sa signature, mais aussi sa polyvalence, alors qu’elle jongle entre le réalisme et le style plus cartoonesque.
« Pour faire mes dessins, j’utilise l’application ProCreate sur iPad. Je fais pratiquement tout là-dessus, du croquis à la version finale, même si parfois je fais mes croquis sur papier pour faire un premier tri. L’avantage, c’est que je peux traîner mon iPad partout pour faire mes illustrations », raconte-t-elle.
Cette incursion récente dans le monde littéraire lui donne d’ailleurs envie de collaborer à d’autres projets.
« Le domaine du livre jeunesse n’est pas le plus payant, mais c’est un beau milieu. Avec ce livre-là en particulier, ça devient aussi un outil pour les enfants et dans les classes. Ce projet, je le voyais beaucoup plus grand que de dire : c’est juste un livre. »