On trouvait donc ça un peu spécial, mais aussi, et surtout, parce qu’il était un prof passionné et passionnant et qu’on lui devait bien ça.
Ceci n’est pas une chronique sur le vouvoiement, c’est sur un bon prof d’histoire qui ne fait pas que transmettre des connaissances. Il éveille la curiosité, développe notre esprit critique et nous offre des outils pour comprendre le présent en étudiant le passé.
Ça permet de mieux comprendre les origines de nos sociétés, de nos institutions et de nos valeurs, d’avoir de la perspective, bref, du recul pour peut-être… éviter de répéter les erreurs du passé.
J’ai repensé à M. Bibeau alors que des soldats américains affrontaient des manifestants dans les rues de Los Angeles, pendant que d’autres soldats défilaient pour fêter un président et qu’Israël et l’Iran s’amusaient à qui tire son missile le plus loin.
Et ça, mes amis, c’était juste la semaine passée.
M. Bibeau nous aurait dit : « Ce que vous voyez aujourd’hui n’est que la suite de ce qui s’est amorcé bien avant. » Il nous aurait d’abord parlé de la colonisation du Moyen-Orient par les puissances occidentales, renvoyés à 1953 quand les États-Unis et l’Angleterre ont remplacé un gouvernement iranien démocratiquement élu par un dictateur et nous aurait rappelé quand et pourquoi l’armée avait été déployée contre des civils en sol américain.
Et surtout, qu’une parade militaire pour fêter un dirigeant n’est jamais anodine. Ça s’est déjà produit avant. La leçon la plus précieuse de M. Bibeau était, citant Karl Marx : « Celui qui ne connaît pas son histoire est condamné à la répéter. »