Le projet estimé à 69 M$ devait lever de terre en 2024 selon les plans initiaux. Le montage financier se composait d’une subvention de 30 M$ d’un programme mis en place par le Mouvement Desjardins en collaboration avec le gouvernement du Québec, d’une aide financière de 15 M$ de la Ville de Saint-Hyacinthe et d’un prêt. Ce montage financier aurait permis d’offrir des loyers abordables pour l’ensemble de l’immeuble.
L’un des promoteurs derrière le projet, Vincent Lainesse, assure que le projet n’est pas compromis pour autant et demeure actif. Tous les logements demeureront abordables, selon lui, mais ne seront pas aussi bas qu’annoncé à l’automne 2023. À ce moment, on fixait le prix d’un studio à 778 $ par mois, par exemple, et le prix d’une unité de deux chambres à 1089 $ par mois.
« La subvention n’est pas au rendez-vous. On se tourne vers une forme de financement plus traditionnel. On devrait recevoir des offres de financement cette semaine. C’est certain que cela aura un impact sur l’abordabilité des logements. Tous les loyers auront un niveau d’abordabilité semblable », mentionne Vincent Lainesse.
Le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, demeure optimiste. « Ça a mis du sable dans l’engrenage, mais j’y crois encore. Ce sont des promoteurs résilients et ils recherchent d’autres formes de financement. On a reconfirmé le partenariat avec la Ville de Saint-Hyacinthe, autant pour la subvention aux logements que pour la construction d’un stationnement souterrain. »
Un programme très sollicité
Les promoteurs derrière Biophilia, Vincent Lainesse et Dominic Rodier, comptaient sur un programme de financement issu d’un partenariat entre la Société d’habitation du Québec et l’Initiative Logements abordables Desjardins qui avait pour objectif de stimuler la création de 1000 logements abordables au Québec. Joint par LE COURRIER, le conseiller aux communications du Mouvement Desjardins, Marc-Antoine Lavoie, assure que le programme est loin d’être mis sur pause en raison du contexte économique. L’objectif sera dépassé et même doublé. L’initiative a été renouvelée avec une enveloppe de 184 M$ pour la création de 1000 nouveaux logements abordables, a-t-on annoncé le 17 juin.
« Les projets soutenus sont répartis dans 14 régions du Québec. Le projet de Biophilia Développement Durable à Saint-Hyacinthe n’a pas été retenu lors de la première phase. L’enveloppe étant limitée, des choix ont dû être faits. Cela ne remet pas en cause la qualité du projet », ajoute-t-il.
« On reste en communication avec Desjardins pour la deuxième phase, assure M. Lainesse. C’est un programme où les discussions prennent énormément de temps et il y a beaucoup d’incertitude. C’est pourquoi on se tourne vers une forme de financement plus traditionnel. On travaille sur ce projet depuis plusieurs années et il est temps qu’il lève de terre. »
En Montérégie, trois projets ont été retenus par Desjardins. L’un des derniers qui a été annoncé le 29 avril est le projet immobilier de 104 logements à Beauharnois mené par nul autre que Biophilia Développement Durable. Le projet est estimé à 29,6 M$. Le montage financier se compose d’une aide financière de 7,3 M$ de la Ville de Beauharnois et de 17 M$ du Mouvement Desjardins.
« C’est un projet plus modeste avec un type de construction moins dispendieux. Je crois que c’est ce qui a penché dans la balance », précise M. Lainesse.
Le projet maskoutain se compose de 178 logements qui s’érigeront sur le stationnement municipal adjacent au Centre des arts Juliette-Lassonde au centre-ville. Rappelons que l’organisme à but non lucratif Interloge héritera de la gestion de l’immeuble au terme de sa construction.
La Ville de Saint-Hyacinthe offrira une contribution monétaire s’élevant à près de 15 M$ à laquelle s’ajoutera le don du terrain. La participation financière de la Ville se déclinera en deux volets, soit une contribution de 35 000 $ par logement pour un total de 6,2 M$ et une subvention pour la construction d’un stationnement public souterrain au coût de 8,7 M$.
