« Je suis tellement dans le moment présent, a-t-il confié en entrevue avec LE COURRIER, lundi. En ce moment, je suis à la maison, je vais souper avec la famille ce soir et je ne vais pas penser à ça. Quand ça va être le moment du repêchage, je vais le vivre à 100 % et je vais être très excité, mais d’ici là, je profite d’où je suis et du moment présent. »

Considéré comme l’un des meilleurs espoirs que le Québec a vu dans les dernières années, Caleb devrait être sélectionné dans le top 5 du repêchage selon les plus récentes projections des spécialistes. Le principal intéressé, lui, ne semble pas vouloir accorder trop d’importance à ces spéculations.

« Je n’ai pas nécessairement d’attentes, a-t-il indiqué. J’ai des petites idées d’où je pourrais atterrir, mais au final, tout peut arriver lors de la journée du repêchage. Pour moi, l’important est de contrôler ce que je peux contrôler et, rendu là, il arrivera ce qu’il arrivera. »

Lors de la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH (communément appelé le Combine), à laquelle il a participé au début juin à Buffalo, pas moins de 21 équipes avaient demandé à rencontrer le hockeyeur de Saint-Hyacinthe, dont les Canadiens de Montréal.

« C’est sûr que j’ai un feeling plus fort avec certaines équipes, a reconnu Caleb, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver au repêchage. [Au Combine], mon but était d’être moi-même. Il y a des gars qui peuvent changer ou essayer d’agir d’une certaine manière pour plaire aux équipes, mais je voulais montrer qui je suis vraiment et ça m’a aidé dans les entrevues et les soupers que j’ai eus avec les équipes. C’était une semaine vraiment plaisante. »

Un repêchage différent

Pour la première fois de l’histoire, le repêchage de la LNH se déroulera dans une formule décentralisée. Plutôt que d’être réunies dans un même lieu, les équipes resteront dans leur marché respectif et feront leurs sélections à distance. Les 50 meilleurs espoirs, eux, seront réunis au Peacock Theatre de Los Angeles. Après avoir été repêchés, les joueurs seront amenés dans une salle pour une rencontre virtuelle avec les dirigeants de l’équipe qui vient de les sélectionner.

« J’ai hâte de voir à quoi ça va ressembler. Ça va être différent, mais ça devrait être très plaisant », a souligné Desnoyers.

Le Maskoutain de 18 ans pourra d’ailleurs partager ce moment avec plusieurs membres de sa famille et des amis qui feront le voyage jusqu’à Los Angeles avec lui.

« Ce sont des gens qui sont là depuis le début pour moi. Le repêchage, c’est une grosse étape dans une carrière, donc ils ne pouvaient pas manquer ça. Ça devrait être un beau moment. Je vais profiter à 100 % de ce moment-là avec toutes les personnes qui seront présentes là-bas », ajoute-t-il.

Au cœur du tourbillon

Les dernières semaines ont été tout sauf reposantes pour Caleb Desnoyers. Avec les Wildcats de Moncton, il a soulevé le trophée Gilles-Courteau remis à l’équipe championne des séries éliminatoires de la LHJMQ, puis il a participé au tournoi de la Coupe Memorial, où le club des Maritimes a vu son chemin s’arrêter en demi-finale. Sans même avoir le temps de retomber sur ses deux pieds, le hockeyeur s’est rendu à la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH par la suite. Mais pas question pour lui de se plaindre de ce rythme effréné.

« Le réservoir s’en venait quand même vide, a-t-il avoué, mais je ne vais jamais me tanner de ça parce que je suis né pour jouer au hockey. J’aime tellement la game que je vis pour des moments comme ceux-là. Mais c’est sûr que je commençais à m’ennuyer de la lasagne de maman. J’avais hâte d’être à la maison aussi. »

Après une saison aussi longue, Desnoyers a pris la décision, avec son entourage, de faire une croix sur les tests physiques auxquels les espoirs de la LNH se soumettent habituellement au Combine. Ayant déjà eu amplement le temps de démontrer son savoir-faire sur la patinoire, le récipiendaire du trophée Guy-Lafleur – remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires de la LHJMQ – a préféré se concentrer uniquement sur les entrevues avec les différentes équipes.

« Il n’y aurait rien eu de positif à faire les tests physiques, estime-t-il. Les équipes étaient d’accord avec ça. L’important était de donner le meilleur de ce que j’avais dans les entrevues. »

Il faut dire aussi que le joueur de centre est aux prises avec des blessures aux deux poignets, un mal avec lequel il a dû composer durant presque toute la saison.

« Depuis novembre que j’avais des bobos aux poignets. J’ai joué un bon bout avec ça, a-t-il indiqué. Tous les joueurs veulent être à 100 % quand ils enfilent les patins, mais la réalité, c’est que je n’ai pratiquement jamais été à 100 % cette saison parce que j’avais aussi une autre blessure avant mes poignets. Je crois que j’ai joué seulement cinq ou six matchs en étant à 100 %. »

Cela ne l’a pas empêché pour autant de se hisser au 5e rang des meilleurs pointeurs de la LHJMQ cette saison avec 84 points (35 buts et 49 passes) en 56 parties. Il est d’ailleurs celui qui a inscrit le plus de buts victorieux avec 11. Caleb a aussi affiché un différentiel de +51, ce qui le plaçait au 3e rang du circuit à ce chapitre.

De retour à Moncton… ou pas?

Caleb Desnoyers ne s’en cache pas : son but est d’accéder à la Ligue nationale de hockey le plus rapidement possible. Dans cette optique, il étudie toutes les options qui l’aideront dans son cheminement, incluant la possibilité de faire le saut dans la NCAA, aux États-Unis, cet automne.

L’attaquant a fait cette déclaration alors qu’il se trouvait à la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH, au début juin. Au même moment, les Wildcats de Moncton annonçaient que le Maskoutain serait le capitaine de l’équipe la saison prochaine.

« Pour l’instant, il n’y a pas de décision qui a été prise quant à où je vais jouer l’an prochain, a soutenu Desnoyers en entrevue avec LE COURRIER. Les Wildcats, ça reste la meilleure option jusqu’à maintenant et c’est un bel honneur d’être nommé capitaine d’une aussi belle organisation. Tout va se décider après le repêchage. »

Un récent changement dans la réglementation de la NCAA, aux États-Unis, permet dorénavant aux joueurs ayant de l’expérience dans la Ligue canadienne de hockey – et donc dans la LHJMQ – de jouer pour des universités américaines. Dans cette optique, le Maskoutain pourrait faire le saut de l’autre côté de la frontière la saison prochaine s’il le désire. L’équipe qui le repêchera pourrait grandement influencer sa décision.

« Je veux être le meilleur joueur de hockey possible, donc ce sera de regarder quelle sera la meilleure place où jouer pour que je devienne encore meilleur », a conclu Desnoyers.