Avant même de parler de moteur ou de tenue de route, l’intérieur est une découverte. Les sièges baquets vous enrobent de façon ferme, mais rassurante. Le volant, épais et gainé de cuir, tombe parfaitement sous les mains. Et les écrans? Immenses. Trop, peut-être. Entre le combiné de 12,3 pouces et le système multimédia de 14,9 pouces, on se croirait presque dans un salon avec plein de gadgets, qui demandent parfois quelques heures ou quelques jours pour être totalement maîtrisés.
Heureusement, dans le cas de la M2, tout est orienté vers le conducteur. Comme dans les BMW de la belle époque.
Bon, je vais être franc : naviguer dans les menus demande un peu de patience. Et si vous êtes du genre à vouloir baisser la climatisation sans passer par trois sous-menus, vous risquez de grogner un peu. Mais une fois en route, on oublie vite ces détails. Précisons ici que j’exagère, les fonctions de climatisation sont assez simples, ce qui n’est pas nécessairement le cas de tous les réglages en revanche!
De la gueule
Je vous ai parlé de la couleur? Ma voiture d’essai arborait un vert lime spectaculaire, qui m’a valu de nombreux pouces en l’air et quelques visites dans mon entrée de cour pour des séances de photos impromptues de la part d’amateurs un peu trop enthousiastes. Malgré tout, j’adore. Chérie, un peu moins, mais on ne peut pas toujours être d’accord. Mais c’est ça, la M2 : elle ne cherche pas à plaire à tout le monde. Elle cherche à séduire ceux qui aiment conduire. Vraiment conduire.
Les lignes sont tendues, les ailes musclées, et les jantes de 19 pouces à l’avant (20 à l’arrière) chaussées de Michelin Pilot Sport 4S donnent l’impression que la voiture est prête à bondir. Ce qu’elle fait à la moindre sollicitation.
Sous le capot, on trouve un six cylindres en ligne biturbo de 3,0 litres, 473 chevaux et 406 lb-pi de couple. Et surtout, une boîte manuelle à six rapports. Oui, elle existe encore. Et oui, j’ai eu le bonheur de passer une semaine avec elle. On adore faire monter le régime moteur pour entendre le ronronnement excessif, mais agréable, du moteur.
Le 0 à 100 km/h? 4,1 secondes. Mais ce n’est pas ça qui m’a marqué. C’est plutôt la sensation d’être connecté à la voiture. Comme si elle comprenait mes intentions avant même que j’y pense moi-même. Imaginez une voiture sport sur des rails, et vous aurez une idée de la conduite de la petite M2.
Là où la M2 impressionne vraiment, c’est dans les virages. Le châssis est d’une rigidité exemplaire, la direction est ultra précise, et le différentiel arrière actif fait un travail remarquable. Même avec mes talents modestes de pilote, j’ai pu m’amuser comme un gamin dans une piste de karting.
Cette précision de conduite a un prix. Le confort. Sur les routes québécoises, disons que la suspension n’est pas le meilleur exemple de douceur. Chaque fissure, chaque nid-de-poule, chaque plaque d’égout mal alignée se fait sentir. Et avec les années, mon dos commence à me le rappeler.
Ce que j’aime avec cette M2, c’est qu’elle dit clairement ce qu’elle est. Si vous aimez conduire, si vous appréciez le dynamisme et le contrôle, elle est pour vous. Elle ne cherche pas à être douce ni à vous dorloter. Elle veut que vous la conduisiez. Et ça, on adore.
Alors oui, après quelques heures de route, on grimace un peu en sortant. Mais on le fait avec un sourire immense. Parce que cette voiture, c’est du pur plaisir. Ce qui nous change un peu des VUS aseptisés qui sont devenus un peu trop monnaie courante!
