Aujourd’hui, alors que le coût de la vie explose, le gouvernement agit sur deux fronts : il retire les fonds et les ressources qu’il avait alloués (par exemple, le tutorat, la présence accrue d’adultes en classe, l’aide alimentaire, etc.) et il exige, à la veille des vacances estivales et alors que la prochaine année scolaire est déjà planifiée, que les milieux coupent drastiquement leurs dépenses. La situation est si extrême que la Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ), des directions générales de centres de services scolaires et des présidences de commissions scolaires ont pris la parole pour affirmer qu’il est impossible de retrancher un demi-milliard de dollars sans réduire les services offerts aux élèves.
Pourtant, on ose prétendre qu’il s’agit d’« efforts budgétaires », alors qu’en réalité, ce sont nos enfants que l’on prive d’un repas, d’un coup de pouce, d’un soutien continu, d’une sortie éducative, d’un repère. Chaque coupure fragilise davantage un réseau dont les besoins ne cessent d’augmenter, particulièrement chez les élèves issus de milieux défavorisés ou vivant en situation de vulnérabilité.
Comment justifier, dans un Québec qui prétend faire de l’éducation une priorité nationale, un tel recul? Quelle société choisit sciemment de refuser les services éducatifs à ses enfants, alors même que toutes les études sérieuses démontrent que l’investissement en éducation est le levier le plus puissant pour bâtir une prospérité durable et réduire les inégalités?
Monsieur le Premier Ministre, nous sommes d’accord avec vous, lorsque, le 3 mars 2018, vous avez déclaré : « L’équilibre budgétaire, c’est important. Mais on ne doit jamais couper en éducation pour équilibrer le budget. » Puisque votre gouvernement a décidé du contraire, nous souhaitons nous adresser aux administrateurs de centres de services scolaires et aux commissaires scolaires.
Mesdames et messieurs les administrateurs de centres de services scolaires et les commissaires scolaires, sachez qu’en d’autres temps, les organisations où vous siégez ont dû, par nécessité, adopter un budget déficitaire assorti d’un plan de redressement, car il leur était inconcevable de pénaliser les enfants pour satisfaire à des impératifs comptables.
Alors, à vous tous et toutes : ayez du courage. « N’ayez pas peur » de maintenir les services aux élèves en refusant les compressions. Ce qu’il faut, ce n’est pas une rigueur budgétaire aveugle, mais une vision.
Une vision dans laquelle l’école publique est considérée comme un bien commun à protéger. Une vision qui refuse de sacrifier, sur l’autel des équilibres comptables, nos enfants, notre avenir.
Michèle Lemelin, enseignante et présidente du comité du Parti québécois de Saint-Hyacinthe
Émilien Pelletier, ex-député péquiste de Saint-Hyacinthe
Chantal Beauchemin, enseignante engagée
Lyne Bélanger, M.A, B.Sc., ex-commissaire scolaire, membre du Mémo
Pierre Benoit, grand-père engagé
Marie-Pierre Bessette, parent engagée de six enfants et présidente de comité de parents du CSS Des Chênes
Linda Bossé, retraitée, engagée en petite enfance et en éducation depuis plus de 30 ans
Alain Caillé, Ph. D. et professeur universitaire émérite
Claude Champagne, grand-père et membre du Mémo
Hervé Charbonneau, ex-professionnel du domaine de l’éducation, père et grand-père concerné
Patricia Clermont, analyste-stratège, Ph. D., porte-parole de JPMEP
Kileka Coulibaly, parent engagée depuis 7 ans et présidente du comité de parents du CSSDM
Isabelle Daoust, Ph. D.
Lyne Deschamps, M.Sc., parent engagée depuis plus de 25 ans
Constantin Fortier, ing. M.Sc.A, parent engagé depuis 15 ans
Suzanne Gagnon, directrice d’école publique à la retraite
Luc Gendron, grand-papa curieux et engagé en éducation
Jean-François Gingras, auteur de « Parce que demain… réussir l’éducation »
Nicole Laberge, M. Sc., retraitée et grand-mère de deux petites-filles
Francine Lauzon, grand-mère engagée
Sylvain Martel, parent engagé depuis 15 ans
Sonia Mercier, D. Ps., Ph.DA
Jean Nicolas, grand-père de cinq petits-enfants
Julie Pagé, professionnelle en santé
François Paquet, parent engagé depuis 28 ans, ex-président de comité de parents et ex-président de la FCPQ
Steve Prud’Homme, concepteur pédagogique et dirigeant syndical
Gaston Rioux, Mv, père engagé en éducation depuis 15 ans et grand-père
Francine Trudeau, grand-mère engagée
Denis Trudel, ex-député de Longueuil–Saint-Hubert et comédien
Julie Vignola, enseignante, ex-coordonnatrice S.I.A.A, ex-directrice adjointe et ex-députée fédérale de Beauport-Limoilou