« Je suis une passionnée de lutte depuis toujours. C’était mon rêve de pouvoir lutter », a lancé en toute spontanéité Marie-Hélène Demers en entrevue avec LE COURRIER.
Un premier gala de lutte avait été tenu à Sainte-Madeleine l’été dernier dans le cadre de l’inauguration de la patinoire couverte de la municipalité. Déjà à ce moment, la mairesse avait participé au spectacle en étant impliquée dans une altercation avec une autre lutteuse sur le ring. Cette incursion lui avait confirmé ce qu’elle savait déjà : elle souhaitait vivre, elle aussi, l’expérience d’être une lutteuse. Avec un second passage du gala Symmania prévu cet été dans sa municipalité, l’occasion était parfaite pour enfin passer à l’action.
« Cette année, j’avais envie de pousser ça un peu plus loin et de faire un combat, raconte-t-elle. Marc Blondin a embarqué dans ma folie et j’ai lutté contre Jason Petitclerc. »
Marie-Hélène Demers n’a pas eu froid aux yeux dans ce combat, qu’elle a d’ailleurs remporté. Des prises acrobatiques et un saut du deuxième câble ont notamment animé sa performance face à Jason Petitclerc, un lutteur réputé qui a été champion au sein de différentes fédérations québécoises.
« J’étais vraiment stressée parce qu’il y avait beaucoup de gens et j’avais peur du jugement, mais les arbitres m’ont vraiment guidée dans les enchaînements. Ils ont été extraordinaires et patients avec moi », a-t-elle confié.
« Je pense que je suis encore sur l’adrénaline du gala », a ajouté la femme de 37 ans, toujours sur son nuage.
Dans les jours qui ont précédé le gala, des vidéos publiées sur les réseaux sociaux par Marie-Hélène Demers et Jason Petitclerc avaient mis la table à ce combat qui n’avait pas été annoncé à l’avance. Bien ancrée dans la peau de son personnage de lutte, la mairesse avait défendu à celui qui se fait surnommer « The Racoon » de se présenter au gala, lui spécifiant qu’il n’était pas le bienvenu. Petitclerc a cependant fait à sa tête et est tout de même monté sur le ring samedi pour réclamer un combat. Marie-Hélène Demers a alors fait son entrée en lui disant que s’il voulait un combat, c’est elle qu’il allait devoir affronter.
Il faut dire que la mairesse affiche d’ordinaire une grande forme physique. Elle s’entraîne chaque semaine en powerlifting, une discipline qui mise sur la force physique brute avec des charges élevées à soulever. Mais le fait de lutter était tout nouveau pour elle.
« Marc et Jason ont été vraiment patients avec moi. Ils m’ont permis d’apprendre quelques passes de lutte pour pouvoir faire le combat », a partagé Mme Demers en brisant le quatrième mur.
Y a-t-il un mouvement en particulier qu’elle souhaitait exécuter? « Le saut des câbles, répond-elle. Ça faisait des années que je rêvais de faire ça. L’année passée, je n’étais pas assez entraînée, donc on n’avait pas pu aller jusque-là. »
Près de 400 personnes étaient réunies pour assister à ce gala auquel participait notamment une légende de la lutte extrême, Tommy Dreamer, qui a fait sa marque dans la ECW et dans la WWE au plus fort de sa carrière.
« J’ai eu la chance d’intervenir dans son combat. L’arbitre était couché [après avoir été frappé] et c’est moi qui suis arrivée comme arbitre pour la fin du combat de Tommy Dreamer [contre Handsome JF]. C’était assez incroyable », a souligné Mme Demers.
Le début d’une nouvelle carrière?
Cette incursion dans le monde de la lutte serait-elle le début d’une nouvelle carrière de lutteuse pour Marie-Hélène Demers?
« J’aimerais ça », a affirmé en toute honnêteté celle qui est directrice générale de l’organisme Grands Frères Grandes Sœurs de la Montérégie en plus d’être mairesse de Sainte-Madeleine.
« Je trouve ça drôle parce qu’il y a des lutteurs qui commencent à mettre au défi les maires d’autres municipalités de venir m’affronter », a-t-elle poursuivi.
La mairesse voit d’ailleurs la tenue d’un gala de lutte dans sa municipalité comme une activité rassembleuse et festive qui « sort du cadre ».
« Depuis samedi, je reçois beaucoup de messages de citoyens qui n’avaient jamais vu de lutte avant ça et qui veulent ravoir un gala. On pousse déjà pour qu’il y ait une troisième édition l’an prochain », a-t-elle soutenu.
La barre sera haute dans son cas si elle souhaite surpasser l’exploit qu’elle vient d’accomplir. « On verra l’année prochaine jusqu’où mon niveau de jeu va se rendre », a-t-elle conclu en gardant la porte ouverte à un retour dans le ring.