Tout d’abord, je remercie du fond du cœur, les artistes, les nombreux partenaires et collaborateurs, les 28 bénévoles et tous les visiteurs qui sont passés au festival de La ruelle vers l’art qui s’est tenu lors de la vente trottoir, du 9 au 13 juillet dernier au 1855 exposition collective.
Il semble que sur les huit prestations musicales sur cinq jours, présentées gratuitement lors du festival, il y en a deux qui ont suscité de nombreux désagréments. D’un genre et d’un style trash et métal, plusieurs ont exprimé leur contrariété, et ce, de plein droit. Il est vrai que ce genre de musique peut s’avérer moins flatteur à l’oreille, et sans faire de mauvais jeu de mots, j’entends très bien cette plainte et je ne la passerai pas sous silence.
Cependant, je tiens à vous faire part de quelques précisions. Les deux groupes musicaux dont il est question ici, sont des groupes de jeunes adolescents de 13 à 16 ans. Plusieurs pièces de leur répertoire sont composées et écrites par des membres du groupe. Leurs thèmes proposent des textes réfléchis et engagés tant socialement que politiquement. Ces jeunes expriment leurs craintes, leurs points de vue et leurs doutes grâce à ce médium qu’est leur musique, ancrée dans le style métal. Je suis loin d’être une experte en courants musicaux, mais il est évident que le métal ne prétend pas voguer en terrain neutre.
Paroliers et musiciens charismatiques, dévoués à leur art, ces jeunes nous ont contactés afin de se produire en spectacle, ne trouvant aucun lieu qui veuille les accueillir et leur permette de s’exprimer. Pourquoi? À cause du style et du courant musical marginalisé qu’ils affectionnent. Nous avons accepté de leur offrir une tribune et un espace. Une erreur? Je ne le crois pas. Voici pourquoi.
Bien que je sois vraiment navrée d’avoir pu contribuer à troubler la paix de certains, je reste convaincue que de faire une place aux jeunes reste un élément essentiel à leur rayonnement, leur épanouissement et leur évolution. Un devoir incontournable pour une communauté responsable et inclusive, et ce, quels que soit leurs styles ou leurs préférences musicales.
Au 1855 exposition collective, notre manifeste du bonheur sur le thème « l’art de vivre ensemble » est, comme mentionné dans notre communiqué de presse, « un inéluctable rappel du droit universel de chacun(e) au bonheur, la création d’un tissu social solide et solidaire, le bonheur étant créé par le partage et l’inclusion ».
L’art a, entre autres fonctions, celles de déranger et de bousculer. Mission accomplie? La solidarité, quant à elle, implique un degré d’engagement continu, d’efforts soutenus, un principe de justice sociale faisant partie de la mission du 1855 exposition collective, et ce, bien que les codes varient d’un style d’expression à l’autre. Il ne peut y avoir d’inclusion sans la reconnaissance et la valorisation des différences.
En tant que présidente du c.a. du 1855 exposition collective, j’assume pleinement la place que nous avons accordée à ces jeunes. La galerie d’art comporte un volet jeunesse. Ce volet permet aux jeunes artistes en arts visuels de moins de 18 ans d’exposer gratuitement leurs œuvres et aux jeunes artistes des arts de la scène de se produire gratuitement.
En amont, et pour la prochaine édition, je me porte garante de proposer au public des solutions qui permettent un meilleur consensus, tout en considérant deux aspects importants. Premièrement, nous voulons offrir un éventail de styles artistiques au public. Deuxièmement, chaque prestation est une fraction du tout.
Je vous suis reconnaissante d’avoir pris le temps de lire ces quelques lignes. Je saisis cette opportunité afin de partager quelques informations sur notre festival. La ruelle vers l’art 2025 a offert gratuitement :
– 5 classes de yoga avec 5 enseignantes différentes
– 8 représentations de théâtre de marionnettes
– 4 soirées de poésies
– 15 artistes-exposants sur place
– 8 ateliers d’artistes pour le public
– 8 prestations musicales (jazz, reggae, soft rock, pop, africaine, chansonnier, heavy metal)
– 3 soirées cinémas en plein air
– 1 parade de clowns
– 1 épluchette de blé d’Inde
Cet événement, rassemblant artistes professionnels et amateurs, est rendu possible grâce aux nombreux artistes, collaborateurs, partenaires et bénévoles. Afin d’en connaître davantage sur notre mission et nos activités l’année durant, suivez-nous sur Facebook ou Instagram au 1855 exposition collective, et si vous avez des questions et/ou commentaires, n’hésitez pas à m’écrire au 1855exposition collective@gmail.com. Avec plaisir je vous répondrai. Il s’agit ici d’un merveilleux levier de discussions dans le respect, l’ouverture et la tolérance.
J’ai envie de terminer avec cette réflexion teintée de questionnements. Plaire à tout un chacun? Ne jamais déranger, ne jamais faire de vagues? Au risque de « laisser pour compte » des jeunes qui ne demandent qu’à s’exprimer et être entendus? D’ailleurs, plusieurs parents de ces jeunes, présents à la prestation musicale de leur enfant, étaient aussi à nos soirées de poésie pour les entendre, les appuyer et saluer cet espace dédié.
Il est parfois opportun de se confronter à cette question : « Que dit de moi ce qui m’irrite et me dérange? ».
Sur ce, tout en savourant cet été, saison chaude, ouverte sur les lieux publics où nous partageons parcs, routes, rues, campings, etc., je vous souhaite le meilleur et au plaisir de vous lire!
Marie-Josée Normand, présidente du c.a. du 1855 exposition collective, enseignante au secondaire, artiste et citoyenne engagée