Pour le moment, ce bZ4X ne remplit pas toutes les commandes. Il sera d’ailleurs revu dès l’an prochain, améliorant à la fois l’autonomie, la puissance, la vitesse de recharge et le style. On ira même jusqu’à le rebaptiser, simplifiant son nom pour un BZ tout simplement. Mais en attendant, il faut vivre avec celui qui est sur la route et qui offre de bien belles qualités, mais aussi de bien vilains défauts.
Parlons d’abord de qualités. Le bZ4X, avec son style distinctif, a de quoi séduire. Sa silhouette, à mi-chemin entre un multisegment et un véhicule plus sportif, attire l’œil. On est loin du design conservateur auquel la marque nous avait habitués. Les arches de roues noires, les lignes tendues et les détails futuristes, comme les phares effilés, donnent au bZ4X une personnalité bien à lui. Que l’on retrouve évidemment du côté du Subaru Solterra aussi, les deux véhicules étant de très très proches cousins.
Sous la carrosserie (je ne peux quand même pas dire sous le capot pour un véhicule électrique qui n’en a pas), le bZ4X propose deux configurations. Le modèle à traction offre une puissance de 201 chevaux, tandis que la version à rouage intégral en propose 214. C’est loin d’être spectaculaire, mais c’est suffisant pour une conduite urbaine et familiale, avec une accélération linéaire et douce. Disons qu’on ressent le poids de l’ensemble, et que l’on comprend clairement que le VUS n’a de sportif que le look!
L’autonomie varie selon la version : environ 406 km pour le modèle à traction et 367 km pour la version intégrale. En été, avec une conduite modérée, j’ai fait aussi bien que ce qu’on annonçait. Le souci est plus hivernal, car dès que le mercure descend, la batterie fait preuve d’une sensibilité que même Toyota ne tente pas de cacher. Les recharges sont lentes, et l’autonomie souffre amèrement des températures froides.
Les forces du bZ4X
La première grande qualité du bZ4X, c’est son confort de roulement. L’insonorisation est excellente, et les suspensions agissent très bien sur les imperfections de la route. Même sur les routes de campagne de la région, parfois négligée depuis un certain temps, il réussit à offrir une expérience de conduite agréable.
Deuxième force : l’habitacle. Toyota a fait les choses en grand avec un tableau de bord moderne, une instrumentation numérique installée en hauteur et une interface simple, claire et efficace. Cependant, le volant continue de dissimuler une partie des jauges d’information, ce qui devient problématique. Soyons honnêtes : les informations cachées sont en réalité peu nombreuses, mais le simple fait d’avoir en permanence le boudin du volant devant les yeux rend l’expérience un peu désagréable et nous force à nous étirer le cou régulièrement, juste au cas où on manquerait quelque chose.
Bonne nouvelle, le toit panoramique, dans les versions haut de gamme, ajoute une belle luminosité, et l’espace intérieur est généreux pour les passagers avant comme arrière.
Mais tout n’est pas parfait…
Commençons par le plus évident : la recharge. Toyota annonce une recharge de 10 à 80 % en 30 minutes… en théorie. En pratique, le bZ4X plafonne à 100 kW sur les bornes rapides, et seulement 6,6 kW en recharge domestique (au lieu de 11 kW chez plusieurs concurrents). Résultat : il prend plus de temps à se recharger qu’un Ioniq 5 ou un Mustang Mach-E. Et en hiver, la vitesse de recharge chute dramatiquement. Pas idéal pour les longs trajets.
Deuxième faiblesse : l’autonomie réelle par temps froid. Toyota le reconnaît lui-même dans ses documents officiels. Le bZ4X peut perdre jusqu’à 40 % d’autonomie en hiver. Ce n’est pas unique dans l’industrie, mais c’est particulièrement pénalisant ici, surtout si vous combinez cela avec les limites en recharge.
Troisième bémol : le volume de chargement. Avec seulement 784 litres derrière la banquette, et l’absence d’un coffre avant (frunk), le bZ4X n’est pas le roi de la polyvalence. On fait pire, certes, mais dans une catégorie où chaque litre compte, c’est une déception.
Le Toyota bZ4X 2025 est un véhicule intéressant, au design accrocheur, au confort indéniable et à la conduite agréable, appuyée d’un bon rouage intégral. Il s’adresse surtout à ceux qui veulent faire le saut vers l’électrique sans se sentir déstabilisés. Mais il faut être réaliste : il présente quelques lacunes qui sont de nature à repousser les mordus.
En revanche, la bonne nouvelle, c’est que l’on sait déjà que ces lacunes seront corrigées dès l’an prochain. Si vous souhaitez un véhicule pratique et doux, et que vous êtes un conducteur urbain, le bZ4X est sans conteste un concurrent intéressant, d’autant que son prix est alléchant. Si, en revanche, vous en demandez beaucoup à votre véhicule, l’attente vers le nouveau BZ sera probablement justifiée!