En 2024, la Ville a délivré 88 permis de démolition, comparativement à 64 permis l’année précédente. Environ 65 % de ces démolitions étaient des bâtiments accessoires, soit des remises, des garages ou des abris d’auto. Le dernier tiers concernait des bâtiments principaux.
À Saint-Hyacinthe, seulement certains secteurs sont visés par le règlement sur les démolitions, dont la rue Girouard Ouest, la rue Saint-Pierre Ouest et le centre-ville. En attendant l’adoption du nouvel inventaire d’immeubles à intérêt patrimonial par la MRC des Maskoutains, les demandes de permis pour des bâtiments construits avant 1940 sont systématiquement analysées par le comité de démolition. Si le bâtiment ne se trouve pas dans ces secteurs et n’est pas plus vieux que 1940, le permis de démolition est tout simplement délivré sans analyse.
Le comité de démolition est décisionnel. Une décision favorable du comité peut être contestée par les citoyens dans les 30 jours suivant la résolution. Si c’est le cas, la décision revient au conseil municipal.
Pour un immeuble construit avant 1940, la décision doit être transmise au ministère de la Culture et des Communications qui a le pouvoir de citer un bâtiment dans les 90 jours suivants. Cette procédure est toutefois temporaire puisque ce pouvoir sera transféré à la MRC des Maskoutains lorsque l’inventaire des immeubles à intérêt patrimonial sera adopté. La MRC a la responsabilité de réaliser cet inventaire pour toutes les municipalités et devrait adopter celui de Saint-Hyacinthe sous peu. Elle pourra aussi demander aux municipalités d’adopter un règlement sur l’occupation et l’entretien des immeubles à partir d’avril 2026 afin d’assurer leur conservation en bon état.
« On va attendre de voir ce que souhaite la MRC, mentionne la directrice de l’urbanisme à la Ville de Saint-Hyacinthe, Gabrielle Piché. L’état de conservation des bâtiments est assez aléatoire sur le territoire de Saint-Hyacinthe. Règle générale, les bâtiments sont bien conservés, surtout pour les immeubles institutionnels ou de style victorien. Les gens en prennent soin. C’est surtout le patrimoine ordinaire, comme les maisons de travailleurs ou de ferme, pour lequel les gens sont moins sensibilisés. »
Les locataires en priorité
Le comité analyse en moyenne cinq dossiers par année. Il prend une décision en fonction d’une série de critères d’évaluation établis dans le règlement relatif à la démolition des immeubles, dont l’état de l’immeuble, la valeur patrimoniale, la détérioration de la qualité de vie du voisinage, le coût de sa restauration, l’utilisation projetée du terrain et la présence des logements dans le bâtiment existant.
En 2023, la demande de démolition d’un pâté de maisons au centre-ville avait provoqué une levée de boucliers. Cet épisode a poussé le conseil municipal à intégrer des dispositions dans le règlement qui obligent les requérants d’une demande de démolition visant un immeuble de cinq logements et plus à convoquer les membres du comité de démolition et les locataires de l’immeuble à une réunion publique.
« Avant même de rencontrer le comité de démolition, ils doivent soumettre un plan de relocalisation. On ne veut pas que les gens se retrouvent à la rue. C’est devenu un critère hyper important. On n’acceptera pas un projet s’il y a des ambiguïtés sur la relocalisation des locataires », assure Gabrielle Piché.


