Ma tante roula des yeux en riant, elle qui ne peut mettre sa liste de « tounes de char » de Lacolle jusqu’à Tampa. Mon oncle répliqua qu’il voulait en tout temps vérifier l’état de son véhicule, les conditions de conduite, la météo et tout ça. Je trouvais mon oncle un brin intense, mais j’ai repensé à lui quand il y a eu ces terribles accidents mortels impliquant des poids lourds, dont l’un à Saint-Hyacinthe.
À grande vitesse, tous les véhicules deviennent des projectiles pouvant à tout moment s’arrêter, changer de trajectoire ou se percuter comme des boules de billard. Et les mastodontes d’acier sont des boules de quilles capables de brutalement vider toute la table de pool.
Autant il faut que ces conducteurs soient correctement formés et expérimentés pour manœuvrer ces engins, autant il faut que ceux qu’ils croisent le soient aussi pour éviter le pire.
Je ne veux pas spéculer sur les causes de ces tragédies récentes ni pointer des coupables, seulement, je trouve que c’est un cruel rappel que la route est un endroit dangereux qu’on oublie trop souvent de traiter comme tel.
Avoir un véhicule en ordre, bien conduire, connaître les règles, bien sûr que ça aide. Mais une fois cela dit, qui n’est pas tenté de regarder son téléphone? Chercher une toune. Se divertir.
Dans ces cas-là, je pense à mon oncle, toujours en état d’hypervigilance derrière un volant même à la retraite, et me concentre sur la route en écoutant chanter mes pneus.