Pas moins de 241 candidatures avaient été reçues par l’ONF pour la 15e édition de son programme Hothouse. De ce nombre, seulement six étaient retenues pour réaliser un court métrage, dont celle de Mégan, qui venait tout juste de terminer un baccalauréat en art et science de l’animation à l’Université Laval.
« C’est comme un rêve qui se réalise, s’exclame la réalisatrice de 24 ans en entrevue avec LE COURRIER. J’ai commencé l’animation en me disant : un jour, si j’ai de la chance, peut-être que je pourrais faire un film avec l’ONF. Puis il y a eu le programme Hothouse qui s’est ouvert à l’automne, juste après la fin de mes études à l’université, et j’ai senti que je devais absolument proposer un projet. Le thème (People Watching) a vraiment résonné avec moi et avec ce que j’avais vécu dernièrement. Quand j’ai eu la réponse, ça ne semblait pas vrai. Ça ne se pouvait pas que mon premier contrat d’animation après ma sortie de l’école soit avec l’ONF. »
Les cinéastes sélectionnés par le programme Hothouse ont disposé de 12 semaines pour créer un film d’une minute sur le thème « People Watching ». Dans le sien, intitulé Je veux rentrer chez moi, Mégan raconte l’expérience troublante qu’elle a vécue à la suite d’une perte de vision soudaine et inexpliquée qui lui a fait craindre de devenir aveugle. Une succession d’images entremêle des souvenirs de son enfance au chaos médical qu’elle a dû traverser.
« Il y a deux ans environ, j’ai commencé à avoir des symptômes. Je voyais des corps flottants dans ma vision, j’avais une sensibilité à la lumière et je commençais à avoir des problèmes de vision. Après avoir traversé une session d’études sans que les symptômes s’estompent, j’ai commencé à entamer des démarches avec des médecins et autres spécialistes (optométriste, ophtalmologue, etc.). Mon film aborde les six premiers mois de ce parcours médical, où il y avait toute l’incertitude et l’angoisse de ne pas savoir ce qui m’arrivait, de ne pas savoir par quoi ces symptômes étaient causés ni comment on pouvait régler ça. Quand j’ai eu l’assurance que je n’allais pas perdre la vue, ça m’a fait réfléchir sur ce que je venais de vivre et j’étais tellement reconnaissante de pouvoir voir, une chose qu’on tient pour acquis », raconte-t-elle.
Le titre du court métrage expérimental qu’elle propose, Je veux rentrer chez moi, témoigne du sentiment d’impuissance qui l’habitait lors de ses rendez-vous médicaux. « C’est comme un enfant qui est tanné d’être à un endroit et qui veut juste rentrer chez moi », image Mégan.
Ce projet allie par ailleurs son intérêt pour l’animation et pour le documentaire, un genre qu’elle avait découvert lors de ses études en cinéma au Cégep de Saint-Hyacinthe avant de poursuivre dans cette voie en animation à l’Université Laval.
« Le documentaire qui utilisait l’animation pour la vulgarisation scientifique était un truc qui m’intéressait vraiment beaucoup », partage la Maskoutaine, qui utilise l’animation 3D et le collage dans son court métrage.
Je veux rentrer chez moi est disponible au www.onf.ca/film/je-veux-rentrer-chez-moi- hh15. Une série complémentaire intitulée Inside Hothouse montre également les coulisses du programme d’animation de l’ONF auquel Megan Dupont a participé.


