Quand le pic des démolisseurs a fracassé les fameuses marches de béton armé, j’ai repensé aux cours d’éducation physique à Casavant, où l’on obligeait nos trop petites jambes à monter et descendre ces foutues marches. Bien fait pour elles.
Certains camarades, qui avaient le hockey comme passion, devaient même les escalader avec leur poche d’équipement sur le dos. Heureusement pour mon cardio, j’avais choisi l’impro. On suait autant, mais c’était moins souffrant.
Pour y avoir joué un nombre incalculable de spectacles d’impro, de théâtre ou de créations artistiques diverses, l’endroit parvenait à faire oublier sa structure abrasive de stucco vertical extérieur en devenant vibrant, vivant et accueillant à l’intérieur.
Et les spectacles livrés dans cette chaude ambiance étaient tout aussi inoubliables que l’odeur de chlore de la piscine qui exsudait des murs.
L’endroit qui voyait se côtoyer des disciplines artistiques, artisanales et sportives était un point de rencontre de la jeunesse maskoutaine, un lieu qui conjuguait efforts et fête pour qui voulait s’entraîner, pratiquer, répéter, créer ou juste relaxer, faire le party.
Et ça, il y en a eu pas mal aussi, jusqu’à tard la nuit et qui se terminaient dans les fameuses estrades où des couples allaient se bécoter sous un ciel étoilé.
L’édifice à l’architecture brutale, froide et soviétique aura procuré plus de plaisir que de douleur au cours de sa carrière.
Et je ne peux m’empêcher de penser que le coût de sa démolition dépassera sûrement celui de sa construction.
Y’était laid, y sentait drôle, mais y’a fait le travail pour vraiment pas cher pendant longtemps.
Respect.