« J’aimerais m’assurer que les décisions qu’on prend pour répondre aux besoins des jeunes familles, des jeunes, des adultes et des aînés d’aujourd’hui permettent aussi aux générations émergentes et futures d’aspirer à une bonne vie », lance-t-il.
Originaire de Dorval, il a connu Saint-Hyacinthe pendant ses études en médecine vétérinaire. Après avoir terminé son doctorat, il a obtenu un poste en enseignement à la Faculté de médecine vétérinaire et est venu s’y installer avec sa conjointe. Il s’est aussi impliqué dans la recherche en reproduction bovine et en développement durable des productions animales durant sa vie professionnelle.
Voyant son quartier en plein développement, il a intégré le comité consultatif d’urbanisme il y a deux ans, mais il s’est vite rendu compte de ses limites. « Comme le nom le dit, le comité est consultatif. Je me suis rendu compte que pour aller plus loin, pour avoir plus d’impact sur les choses qui me tiennent à cœur, je dois être au conseil municipal. C’est là que les décisions se prennent. Souvent, on est confronté à un projet déjà très avancé. Il y a une certaine limite à ce qu’on peut donner comme avis. »
Les projets de développement dans le quartier Douville Sud offrent plusieurs opportunités, selon M. Carrière. « Il est beaucoup plus facile de faire des aménagements quand on planifie les projets que de défaire ce qui existe. »
Il propose, entre autres, d’aménager des jardins communautaires pour provoquer des rencontres intergénérationnelles, de mettre en place des incitatifs pour intégrer des certifications écoresponsables dans les nouvelles constructions ou encore d’adopter des mécanismes pour favoriser une construction résidentielle qui se préoccuperait de préserver le plus d’arbres matures possible.
M. Carrière ne croit pas en la solution d’un cinquième pont pour améliorer la fluidité sur le pont Douville. « Je ne suis pas convaincu que ce soit la seule option parce que ça a été démontré qu’en favorisant encore plus l’accès routier, l’effet pervers de ça, c’est que ça augmente encore plus l’utilisation de l’automobile », mentionne-t-il.
Le Maskoutain estime qu’il y a de meilleures solutions comme celle de délimiter une zone propice à la construction de commerces de proximité tels qu’une épicerie, un dépanneur ou une station-service. L’objectif serait d’éviter de traverser la rivière pour les besoins quotidiens. La deuxième option serait d’établir un réseau de transport collectif régional, en continu. En ce moment, le secteur du Domaine sur le Vert n’est pas desservi par le transport collectif.
Impliquer les citoyens dans les décisions
Paul Carrière a suivi le processus ayant mené à l’adoption du plan d’urbanisme. Il a donc constaté les insatisfactions de plusieurs résidents du quartier. « Oui, il y a eu plusieurs consultations publiques avant la rédaction du plan d’urbanisme. Ce qui a manqué, à mon avis, c’est qu’il a été présenté dans sa version finale, mais il aurait fallu qu’on puisse en rediscuter. La Ville aurait pu dévoiler une ébauche du plan d’urbanisme pour qu’on puisse en discuter avant de donner la version finale », estime-t-il.
C’est pourquoi il aimerait se pencher sur une façon d’intégrer les citoyens plus tôt dans les discussions, notamment avec les projets immobiliers. Il ne sait toutefois pas encore quelle forme prendrait cette consultation.
« Il faudrait qu’on puisse trouver une façon d’impliquer les résidents qui sont directement touchés par les projets de développement avant que ceux-ci soient trop avancés. On ne sera pas nécessairement tout le temps d’accord, mais on a de meilleures chances de trouver un terrain d’entente de cette façon-là, que de faire fi de ça, puis de se retrouver en contestation », croit-il.
Dans le quartier Douville Sud, le conseiller municipal sortant, David-Olivier Huard, tentera de conserver son siège aux élections municipales du 2 novembre.