« Je trouve ça dommage, car les données ont été rapportées de façon alarmiste par un organisme militant. Les producteurs n’étendent pas des pesticides pour le simple plaisir. Cela leur coûte cher et c’est vraiment un mal nécessaire », a-t-il déclaré d’entrée de jeu.
Les concentrations de glyphosate, un pesticide largement utilisé en agriculture, sont d’environ 2 microgrammes par litre (µg/L), selon les tests, comparativement à la norme européenne de 0,1 µg/L. M. Letellier a toutefois tenu à souligner qu’elles sont 83 fois moins élevées que le seuil québécois de 210 µg/L, prévu au Règlement sur la qualité de l’eau. Il a aussi mentionné que la norme fédérale est encore plus élevée, à 280 µg/L.
Le président de l’UPA de la Montérégie a aussi indiqué que les pays d’Europe ne sont pas tous tenus de respecter la norme de l’Union européenne et que la législation a été modifiée pour permettre la réintroduction du glyphosate puisqu’il y avait un défi dans le contrôle des mauvaises herbes. D’ailleurs, selon lui, il ne s’agit pas du pesticide le plus dangereux.
Pas tant de solutions
Bien que Jérémie Letellier soit d’accord pour dire qu’il serait malgré tout pertinent de réduire l’utilisation du glyphosate, il considère que les solutions de rechange pour y parvenir ne pleuvent pas, outre le recours aux cultures de couvertures et aux céréales d’automne.
Pour ce qui est du travail mécanique et du travail en bandes, ils ne sont pas toujours concluants et apportent des impacts négatifs. Des mauvaises herbes peuvent notamment pousser tout de même entre les bandes et le travail mécanique nécessite plusieurs passages répétés de la machinerie, ce qui augmente la quantité d’essence nécessaire. La réduction des doses de pesticides utilisées n’est pas toujours gage de succès, soutient-il.
« Est-ce que la société est vraiment prête à passer essentiellement aux cultures biologiques avec une moins grande productivité et des prix plus élevés à l’épicerie? Il faudra prendre des décisions en toute connaissance de cause », a conclu M. Letellier.


