La bonne nouvelle, c’est que contrairement à l’Integra traditionnelle, on ne parle pas ici d’un simple exercice nostalgique. La compacte sportive, bien que partiellement imparfaite, est du genre à vous redonner le goût de sortir juste pour prendre une courbe avec un peu d’enthousiasme. Ce que, bien sûr, je ne fais jamais, toujours soucieux de sécurité d’abord.
Sous le capot, on retrouve le même moteur que la Honda Civic Type R : un quatre cylindres turbo de 2,0 litres qui développe 320 chevaux et 310 lb-pi de couple. La différence, c’est que l’Integra enfile une robe de soirée. Le moteur rugit certes, mais le son est légèrement plus feutré, comme si on avait remplacé le rock par du jazz. Pas vilain, mais moins émotif, c’est certain.
La bonne nouvelle, c’est que la boîte manuelle à six rapports est de la partie. Rien d’automatique, pas de palettes au volant. Juste le conducteur (et oui, je me suis amusé longuement), un levier précis et un embrayage parfaitement adapté. On ne pouvait souhaiter mieux pour ce genre de véhicule qui exige tout de même de son pilote un engagement sans faille.
Acura a aussi peaufiné la suspension pour donner à la Type S un caractère unique. Plus large que l’Integra standard, elle hérite d’une voie élargie et d’un châssis raffermi, ce qui se traduit par une stabilité sans reproche. On le sent quand on s’engouffre dans un virage, sans effort et avec un certain sourire.
Sur une route sinueuse, la voiture nous met en confiance. Elle donne envie de rétrograder juste pour le plaisir d’entendre le moteur rugir. On ressent dans son comportement l’héritage direct de la Civic Type R, mais avec un soupçon de raffinement qui n’est pas pour me déplaire, mais qui rendra peut-être les puristes insatisfaits.
La direction est précise, le freinage mordant, et la répartition du poids quasi parfaite. Même après plusieurs heures au volant, on en redemande. Il y a quelque chose de profondément satisfaisant dans cette voiture.
Habitacle
L’habitacle de l’Integra Type S mélange habilement confort et sportivité. Les sièges sport enveloppants maintiennent bien le corps même pour ceux qui, comme moi, ont une silhouette plus garnie. Devant le pilote, un tableau de bord numérique clair, un écran tactile de 9 pouces correct sans être exceptionnel et, surtout, des commandes physiques pour le volume et la climatisation. Bonne nouvelle!
Les finitions sont soignées, les matériaux de bonne qualité, et la sonorité du système audio ELS Studio, déjà réputée chez Acura, complète bien l’ambiance.
Aussi agréable soit-elle, la Type S a quelques travers. D’abord, elle coûte cher. À un peu plus de 61 000 $ au Québec, elle se rapproche dangereusement du territoire de voitures plus puissantes ou plus luxueuses. Oui, elle est plus raffinée que la Civic Type R, mais elle coûte environ 10 000 $ de plus, ce qui n’est pas rien pour deux autos qui partagent tant de pièces.
Ensuite, il y a la suspension ferme. Sur une route parfaite, c’est un pur plaisir. Mais sur un chemin bosselé (et on en connaît tous quelques-uns), elle devient exigeante. Disons qu’on ressent chaque imperfection, chaque joint d’asphalte mal réparé. Ce n’est pas douloureux, mais ça fatigue à la longue.
Et puis, malgré son nom mythique, l’Integra n’a pas ce look « wow » qu’on pourrait attendre. Oui, elle est belle, bien proportionnée, mais elle ne crie pas son côté athlétique. Certains aimeront cette discrétion, moi je suis du genre à regretter un peu ce design sobre pour une voiture du genre.
L’Acura Integra Type S 2025 n’est pas parfaite, mais elle est terriblement attachante. Elle ne cherche pas à plaire à tout le monde, et c’est tant mieux. Elle s’adresse à ceux qui veulent conduire, pas juste se déplacer.
