Ils réclament plutôt des états généraux sur la question afin de regrouper « tous les groupes concernés à une réflexion collective ». Les auteurs s’inquiètent des changements que pourrait éventuellement apporter le gouvernement aux cours communs. « Nous refusons que l’avenir de la formation générale soit décidé en catimini et ensuite imposé à la population collégiale », écrivent-ils.
En date du 11 mai, près de 300 personnes avaient signé le manifeste en ligne. Le tout premier à y apposer son nom, Pierre Leblanc, directeur des études au Cégep de Saint-Hyacinthe, a reconnu que même si aucune réforme majeure n’est officiellement annoncée, le message vise à signifier au gouvernement que la communauté collégiale doit être consultée sur l’avenir de la formation générale. « C’est une décision qui ne doit pas être prise uniquement par des fonctionnaires dans leurs bureaux à Québec », plaide-t-il.
Le rapport Demers, qui appelait notamment à revoir la formation générale, est également écorché au passage dans le manifeste, puisque ses suggestions « s’appuient essentiellement sur un avis publié en avril 2014 par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), lui-même s’établissant sur une étude controversée de 1995 », soutient le texte, qualifiant ces informations de « déphasées ». Le CSE soutient notamment que la formation générale doit être assouplie et adaptée aux programmes des étudiants, à la pédagogie des enseignants et aux caractéristiques des établissements locaux.
Plusieurs points de vue sont exprimés dans le manifeste sur comment la formation générale devrait évoluer, mais ne s’avance pas à dicter une marche à suivre. L’idée derrière la démarche était d’aller chercher « le plus large consensus possible » autour du texte, explique Pierre Leblanc. Le seul message qui fait l’unanimité au sein du cégep, « c’est que la formation générale est importante et qu’on y croit », termine-t-il.
La formation générale en 2016
À l’heure actuelle, la formation générale collégiale comprend quatre cours de français, trois de philosophie, trois d’anglais, deux d’éducation physique et deux cours complémentaires au choix. Tous les étudiants, autant des programmes techniques que préuniversitaires, doivent les réussir pour obtenir leur diplôme d’études collégiales (DEC), tout comme l’épreuve uniforme de français.