En effet, il est difficile de repérer les pistes cyclables au sein de la ville de Saint-Hyacinthe. On ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec des villes comme Paris, où il est possible de traverser l’intégralité du pays à vélo et de s’adonner au cyclotourisme. D’autres endroits encouragent même les déplacements à vélo pour se rendre au travail. Malheureusement, ce n’est pas le cas à Saint-Hyacinthe. Il est grand temps d’abandonner les comparaisons superficielles avec Paris au niveau touristique, car nous accusons un retard considérable. Des villes telles que Drummondville, Granby, Rougemont, Sorel et même Acton Vale ont aménagé des pistes cyclables attrayantes et sécurisées, assorties d’infrastructures pour les cyclistes, notamment des stations de réparation, des toilettes écologiques, des points d’eau et des bancs.
Quant à moi, les pistes cyclables convenables sont inexistantes dans mon quartier. Il est impossible de traverser la ville à vélo sans devoir partager la route avec des véhicules. Les tronçons de pistes cyclables en ville sont morcelés à tel point qu’aucun ne semble mener quelque part de manière cohérente. Les chemins ne mènent pas tous à Rome.
Il est intéressant de noter qu’en France, le gouvernement recommande désormais de réduire l’espace dévolu aux voitures au profit des vélos. Des études démontrent également que des aménagements sécurisés et connectés encouragent davantage l’utilisation du vélo, y compris en hiver dans les pays nordiques, à l’instar de la Finlande. Tout cela est une question de volonté et d’initiative.
Je suis particulièrement déçue par l’état de la promenade Gérard-Côté le long de la Yamaska, à travers le quartier Christ-Roi. La piste cyclable y est négligée, envahie par les mauvaises herbes qui viennent fouetter nos jambes en passant. Les casques sont mis à rude épreuve également, car les branches d’arbres obligent les cyclistes à se baisser au maximum pour les éviter. Le paysage est également discutable, et le secteur lui-même ne semble pas des plus sécuritaires, avec la présence d’individus sans abri qui ont trouvé refuge là-bas. Cela dit, il s’agit d’un enjeu social distinct, mais cela témoigne du caractère peu attrayant de ce secteur. Ces quelques kilomètres n’ont rien à envier aux tracés des villes voisines, et surtout, ils ne mènent nulle part.
Pourquoi notre ville, avec son étendue de champs et d’espaces, peine-t-elle à mettre en place un réseau cyclable favorisant la réduction de l’usage de la voiture en milieu urbain ainsi que le développement du cyclotourisme régional? Après tout, le vélo incarne une démarche écologique essentielle.
Il m’a semblé pendant un moment que la Ville excluait volontairement les vélos de ses rues et de son paysage urbain. Toutefois, après une discussion avec David-Olivier Huard, conseiller de la Ville de Saint-Hyacinthe en charge de la mobilité dans la région, mes perceptions ont évolué. Des projets sont en cours, des travaux sont à entreprendre. Nous partageons la conviction qu’il est temps de traduire ces initiatives en actions concrètes, pour le bien-être quotidien des citoyens et l’amélioration de nos rues. En tant que citoyenne, j’attends cela avec impatience.
En attendant, nous devons continuer à charger nos vélos sur nos VUS pour pédaler dans d’autres villes. Nous en profitons pour prendre nos repas sur place et peut-être faire quelques emplettes et du tourisme local. Nous patienterons en espérant que notre charmante « Saint-Hyacinthe » rénovera ses pistes cyclables pour une circulation sécurisée.
Il est indéniable qu’il faut sérieusement envisager, en plus de créer des espaces de fraîcheur à l’aide d’arbres et d’espaces verts, de mettre en place de véritables aménagements pour encourager les citoyens à préférer le vélo. Ces projets sont également dans les plans de la Ville. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est l’affaire de tous.
Dans une perspective plus vaste, j’espérais qu’une piste cyclable puisse relier notre ville à ses voisines. J’ai également appris que des discussions avec la MRC étaient en cours pour établir un lien concret jusqu’à Saint-Césaire, avec une extension jusqu’à l’Estriade, formant ainsi un réseau sécurisé et attrayant.
Cependant, avant tout, à mes yeux, les quartiers devraient être interconnectés par des voies pour permettre une circulation fluide dans toute la ville, un réseau qui serait complémentaire. Avec les coûts actuels de construction et l’inflation à gérer, est-ce que le budget de 700 000 $ alloué pour cette année sera suffisant pour perfectionner notre réseau interne, en plus de l’entretien du réseau existant?
J’espère que nos élus prendront le temps de véritablement évaluer les besoins et les avantages d’une telle infrastructure. J’attends également que les efforts du comité de mobilité se traduisent rapidement par des changements concrets, car le paysage cyclable n’a que peu évolué dans plusieurs quartiers de la ville au cours des deux dernières décennies.
Brigitte Pétrie, Saint-Hyacinthe