Tout cloche avec ce communiqué. D’abord, sa date de diffusion, le 26 juin, alors que la relance du chantier est effective depuis le 20 mai dernier. Ensuite et surtout, le contenu alors que la Ville est tout heureuse de nous apprendre que la revitalisation du centre-ville franchit une nouvelle étape avec la relance de cet imposant chantier. Dans ce court communiqué d’à peine quatre paragraphes, en étant généreux, le punch se trouve à la toute fin lorsqu’on nous annonce la mise en place de mesures de soutien pour les résidents du secteur centre-ville, ceux situés dans une zone que la Ville qualifie elle-même de critique.
Ainsi, les résidents concernés pourront obtenir gratuitement une vignette de stationnement qui pourra être utilisée jusqu’au 31 décembre 2026. On prévient ensuite qu’une lettre sera envoyée aux propriétaires en zone critique contenant toutes les informations pertinentes sur les travaux et les modalités de récupération de la vignette. Autant d’informations que la Ville n’a pas cru pertinent de préciser d’emblée dans son court communiqué!
On nous renvoie plutôt au site Internet de la Ville pour plus de détails. On en trouve quelques-uns, mais pas tous. Il nous a fallu trois appels auprès du Service des communications pour être en mesure de quantifier l’impact des travaux et comprendre avec précision l’application des mesures de soutien afin de pouvoir publier un texte complet dans notre édition du 3 juillet.
Nous avons pu illustrer ce reportage d’une image parfaite de la zone critique et des options de stationnement que nous a remis le Service des communications. Mais ne la cherchez pas. Cette image ne se trouve ni dans le communiqué de presse ni sur le site Internet de la Ville. Ha! oui, nos démarches auprès du conseiller du secteur, dans l’espoir d’éclaircir les zones grises du communiqué et des mesures de soutien, n’ont fait qu’ajouter à notre confusion.
Ce qu’il faut comprendre, et retenir, des impacts associés à la relance du chantier Corev, c’est qu’ils font perdre une soixantaine de cases de stationnement dans l’environnement immédiat du chantier, derrière le Centre des arts. En contrepartie, la Ville réserve aux résidents de la zone critique 83 espaces le long des avenues Saint-Simon et Saint-François, sur la rue Saint- Amand et dans une partie du stationnement derrière le Jean Coutu. De plus, 18 espaces près du Centre des arts sont accessibles pour les détenteurs de vignettes ou pour une durée de deux heures.
Le hic, c’est que toutes les places réservées aux détenteurs de vignettes existaient déjà et sont principalement situées en dehors de la zone critique. Elles étaient donc largement utilisées par les résidents d’immeubles se trouvant sur ces rues. Ces derniers n’ont pas accès aux vignettes et devront se garer ailleurs en respectant les règles. On verra vite si on n’a fait que déplacer le problème.
Je ne vais pas blâmer la Ville d’avoir été proactive dans ce dossier en proposant des solutions au demeurant peu nombreuses. Un système de vignettes est plus réaliste qu’un système de navettes ou un tramway. Mais aurait-il été préférable de ne rien proposer et de laisser les résidents se débrouiller avec leurs problèmes de stationnement? Va-t-on accentuer le problème et la grogne avec ces vignettes sélectives? On le saura rapidement.
Encore heureux que le projet Biophilia, voisin du Centre des arts, ait été mis sur la glace, car ce sont 139 cases supplémentaires qui auraient été supprimées pendant deux ans au centre-ville.
Pour emprunter les mots de notre chroniqueur Christian Vanasse, l’éternel problème du centre-ville n’est pas le manque de cases de stationnement, mais le trop grand nombre de véhicules qu’on y trouve. De sages paroles.