22 juin 2017 - 00:00
Retraite de Gilles Cuirot
À votre santé docteur!
Par: Martin Bourassa

Bien entendu, on aimerait qu’ils soient parfois un peu plus accessibles, mais ils ne sont pas responsables des ratés et des malaises chroniques de notre système de santé. Localement, ils font plus que leur part de petits miracles quotidiens.

Parmi ces professionnels d’exception, plusieurs sont à la retraite ou pas loin. Je pense d’abord aux deux Gilles, Brien et Viens, aux pédiatres Gérard Barnabé et Jean-Jacques Turcotte, à l’urgentologue Robert Patenaude, à la microbiologiste Anne Vibien et à l’omnipraticienne Marilène Hivon. Cette dernière était aux premières loges lors de la naissance de mes trois enfants. Je n’en aurais pas voulu une autre qu’elle, je vous l’assure.

Parmi cette courte liste relevée, il faut aussi faire une place de choix au docteur Gilles Cuirot, hémato-oncologue réputé à l’hôpital Honoré-Mercier.

Ce n’est pas le plus grand au sens propre, mais il demeure dans une classe à part au niveau de l’humanité avec laquelle il a traité ses patients durant toute sa carrière. Je n’ai jamais entendu parler en mal de lui. Jamais.

Au contraire, je connais personnellement une bonne dizaine de personnes qui le vénèrent, et j’exagère à peine. Pendant près de 45 ans, le bon Dr Cuirot aura soigné de son mieux et avec les moyens du bord des milliers de patients à qui il a prodigué bons soins et conseils et à qui il a donné de l’espoir en quantité. Il ne les a pas tous sauvés, mais il a contribué à prolonger nombre de vies. 

Le Dr Cuirot a aussi monté de toutes pièces et tenu à bout de bras une clinique d’oncologie qui fait la réputation de notre hôpital régional. C’est certes le plus beau legs qu’il pouvait faire à la communauté maskoutaine. 

Sauf que ce précieux héritage se trouve aujourd’hui menacé par le projet Optilab du ministre de la Santé Gaétan Barrette, qui prévoit la régionalisation et la centralisation des services de laboratoires médicaux. À l’hôpital Honoré-Mercier, on doit s’attendre au pire, selon les docteurs Vibien et Cuirot, qui n’ont pas manqué de sonner l’alarme publiquement. 

En vain jusqu’ici puisque le ministre Barrette garde le cap contre vents et marées, lui qui donne d’une main et reprend de l’autre, en annonçant la rénovation de notre urgence, mais en sacrifiant l’efficacité de notre laboratoire.

C’est triste pour le Dr Cuirot, mais c’est surtout un malheur incommensurable pour tous les malades qui sont ou qui seront un jour à la recherche de guérison et d’espoir ailleurs que dans les grands centres. Le Dr Cuirot mérite une retraite plus paisible que la crainte d’une longue et pénible agonie pour sa clinique.

À moins qu’on ne trouve un traitement-choc pour ramener le ministre Barrette à la raison. Une élection?

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