4 mars 2021 - 07:00
Une naissance en zone de turbulences pour bébé Mathis
Accoucher entre ciel et terre!
Par: Alain Bérubé
Randy Amaya a vécu toute une expérience le 11 février alors que son fils Mathis est né dans un avion-ambulance de type Challenger, qui a traversé le ciel nunavikois avant d’atterrir à Montréal. Photo gracieuseté

Randy Amaya a vécu toute une expérience le 11 février alors que son fils Mathis est né dans un avion-ambulance de type Challenger, qui a traversé le ciel nunavikois avant d’atterrir à Montréal. Photo gracieuseté

Un couple de la région maskoutaine, qui travaille au Centre de santé Inuulitsivik, dans un village du Nunavik dans le Nord-du-Québec, a vécu récemment une expérience unique. La maman a donné naissance à son premier enfant, Mathis, dans un avion-ambulance après seulement 35 semaines de grossesse.

Mathieu Ménard et sa conjointe Randy Amaya travaillent respectivement comme employé à l’approvisionnement et infirmière au Centre de santé Inuulitsivik (CSI), à Puvirnituq. Quand ils n’y sont pas, ils séjournent aussi quatre mois par année à Saint-Hyacinthe.

C’est le 11 février que Mathis est venu au monde dans un avion-ambulance de type Challenger, utilisé pour les évacuations aéromédicales du Québec (EVAQ).

« Mathis nous a pris par surprise, car on l’attendait pour le 15 mars, raconte Randy Amaya. Mais dans la nuit du 10 février, j’ai perdu du liquide amniotique. À mon arrivée au travail, mon médecin m’a envoyée en observation. À la suite d’une échographie et avec en plus la perte de liquide, un avion-ambulance a été réservé auprès d’EVAQ. »

Vers 2 h 30 du matin, le 11 février, après un arrêt à Kuujjuaq pour embarquer un autre patient, le travail en vue de l’accouchement s’est amorcé. Les autres patients de l’avion-ambulance ont quitté par la suite le Challenger et, à 4 h 51, Mathis est né, pour être ensuite transféré au Royal Victoria de Montréal.

« J’ai reçu à 5 h un appel afin de confirmer que Randy avait accouché de Mathis. J’ai pris l’avion avec Air Inuit afin d’aller la rejoindre à l’hôpital en soirée », mentionne l’heureux papa.

Sa conjointe affirme que tout s’est vraiment bien déroulé malgré les circonstances inhabituelles entourant son accouchement. « L’équipe médicale a été vraiment extraordinaire. Mathis ne pesait que 4 livres et 13 onces à la naissance, mais il est en parfaite santé », indique Mme Amaya.

Le couple reprendra le travail après six semaines de congé bien mérité. Tous deux apprécient grandement leur milieu de vie, malgré la distance – plus de 1700 km de Montréal – et le froid.

« Le thermomètre peut baisser jusqu’à -40 et même -50 degrés Celsius l’hiver. Mais lorsqu’on est bien habillés, ce n’est pas si mal que ça. Au-delà des conditions salariales avantageuses, c’est pour nous un formidable dépaysement. Et on contribue au développement de cette communauté. Les gens sont très accueillants », confie Mathieu Ménard, qui fait partie du conseil d’administration du CSI . « Nous sommes très heureux là-bas. On ne manquera pas de choix pour trouver une gardienne pour Mathis. Et la culture inuite est fascinante! », conclut Randy Amaya.

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