27 juillet 2023 - 07:02
Exposition agricole de Saint-Hyacinthe
Accrochez bien vos chapelets!
Par: Martin Bourassa
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa

Facile d’imaginer tout le stress qui se vit à cette heure-ci dans les bureaux de la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe alors que la 186e édition de l’Exposition agricole de Saint-Hyacinthe prend son envol sous un ciel sans nuages, ou presque.

Le directeur général David Messier et son équipe ont beau essayé de penser à tout, concevoir la programmation la plus étoffée qui soit et multiplier les plans A, B et C, organiser un événement d’une telle envergure vient toujours avec son lot d’impondérables, et ce, même si la machine est rodée et la recette éprouvée.

Impossible de tout contrôler. Aussi organisé soit-il, David Messier n’a aucune emprise sur dame Nature. Il n’en avait pas davantage sur la pandémie d’ailleurs, un épisode qui appartient heureusement au passé et qui a incité l’Expo à se produire de façon virtuelle pendant une courte période avec des succès mitigés.

La météo sera plus que jamais au cœur des intrigues au cours des 10 prochains jours, alors que la planète brûle ou regorge d’eau ici et là. Le réchauffement ou le dérèglement climatique ne sont plus des concepts flous. Si vous avez mis le nez dehors pour humer la bonne odeur du smog ou tout simplement suivi l’actualité le moindrement au cours des dernières semaines, il y a de quoi être inquiet. La Grèce brûle et le sud de l’Europe est confronté à des canicules, à des inondations et à des tornades. Une situation similaire afflige les États-Unis. Au Québec, nous ne sommes pas en reste alors que nous avons déjà connu notre lot de désastres récemment. C’est dans ce climat incertain que se met en branle notre exposition et la température des prochains jours aura son mot à dire dans sa réussite grande, petite ou moyenne aux guichets. Espérons que l’affluence soit au rendez-vous, beau temps, mauvais temps.

Une fois entrés, les visiteurs ne devraient pas être trop dépaysés. Malgré des tentatives pour renouveler leur offre, les organisateurs ont l’habitude de miser sur les valeurs sûres. Et soyons honnêtes, personne ne demande à l’Expo agricole de sortir des sentiers battus et de réinventer la (grande) roue chaque année. Les habitués et les mordus, qui représentent le pain et le beurre de l’Expo, viennent avant tout y puiser quelques instants de bonheur et de nostalgie au milieu des animaux, des manèges et des kiosques de toutes sortes. Ils seront encore bien servis de ce côté.

Il est quand même réconfortant et rassurant de lire les propos de David Messier dans l’entrevue qu’il nous a accordée en guise d’apéritif à la 186e édition. Voilà un directeur général qui ne vit pas dans le passé et dont les préoccupations sont actuelles.

Il n’est pas du genre à se mettre la tête dans le sable. Lui aussi lit les nouvelles. Il sait que la clientèle est de plus en plus exigeante et qu’elle souhaite en avoir pour son argent. Il est bien au fait également des critiques qui pleuvent à l’occasion sur les expositions agricoles comme la sienne où les tires de tracteur et les rodéos, et dans une certaine mesure les derbys de démolition, font grincer des dents les environnementalistes comme ceux qui se soucient du bien-être animal. Toutes ces activités phares et lucratives font toutefois partie de l’ADN de l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe. Prôner l’évolution vers autre chose est une entreprise hasardeuse.

Ce qui est intéressant, c’est de constater que la Société d’agriculture essaie depuis plusieurs années de minimiser ses risques. Sa santé financière n’est plus aussi tributaire qu’elle l’était de son activité phare. Outre l’Expo, David Messier supervise aussi les activités à grand déploiement qui sont devenues un rouage essentiel au tourisme d’affaires avec Espace Saint-Hyacinthe. La Société est aussi et surtout un promoteur immobilier de premier plan. Elle dont les locaux abritent des services du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est. La valeur de son portefeuille immobilier surpasse les 40 M$. La Société d’agriculture semble donc à l’abri des intempéries. Et c’est tant mieux. Sur ce, bonnes vacances, chers lecteurs et annonceurs, et bonne Exposition agricole. On se revoit sous peu au stand à pizza de Paul-Émile Parenteau, comme dans le bon vieux temps. Nostalgie, je crie ton nom!

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