Les grandes lignes
Si la règle première est de simplifier la dégustation des vins afin qu’elle reste une expérience de plaisir, il y a quelques grandes lignes à respecter.
D’abord, la propreté est primordiale. Les résidus de savon et les odeurs emprisonnées dans un verre mal lavé sont désastreux pour l’appréciation du vin. Il faut bien laver les verres, à l’eau chaude simplement au lave-vaisselle ou encore, en utilisant du savon exclusivement pour nettoyer l’extérieur du verre et du buvant (bord du verre). Les verres à fioritures, en céramique ou les verres à moutarde devraient rester dans l’armoire. Ils camouflent la robe du vin et ne permettent pas aux arômes de s’exprimer. Les verres à vin sans jambes et pieds sont jolis, mais réchauffent prématurément le vin, sans compter les taches disgracieuses que les doigts laissent sur le verre. Plusieurs types de verres sont adaptés à la dégustation du vin. La série Impitoyable de Peugeot est une valeur sûre, mais il faut s’attendre à payer une soixantaine de dollars chaque verre. Je vous propose donc quelques suggestions sans trop se ruiner!
À la flûte pour le Champagne
La coupe à Champagne, que l’on avait l’habitude de servir en pyramide pour faire couler à flots les bulles lors des célébrations de mariage, a heureusement laissé la place à la flûte allongée.
Même si la légende selon laquelle sa forme a été moulée sur le sein de Madame de Pompadour est séduisante, le col évasé et court de cette coupe ne permet pas aux bulles de terminer leur course ni aux arômes de s’exprimer totalement. Mon coup de coeur va à la série Pure de Schott Zwiesel. Résistant et élégant, ce verre laisse courir les bulles en un fin cordon. Vous pourriez également servir votre vin effervescent dans un verre à vin blanc, dont la base est légèrement ventrue et le col resserré. Pour la température de service : à un effervescent jeune et vif, un service plus frais (7° C). À un effervescent millésimé ou plus mature, un service plus « tempéré » (10°C – voire 13°C pour les millésimes moins récents) pour ne pas « geler » le bouquet et la perception de sa complexité. Champagne suggéré que vous pourrez accompagner avec le homard : Bollinger Spécial Cuvée Brut – Code SAQ : 00384529 – Prix : 66,75 $.
Les blancs et les rouges
Rien de pire que de servir un vin dans un verre dans lequel on peut entrer sa tête! Ceux-ci agissent sur le vin comme le ferait un bol à soupe! Il est vrai que ces verres peuvent jouer le rôle de carafe pour des vins encore « serrés ». Mais trop de contact avec l’oxygène provoque une évolution aromatique précoce en plus de faire fuir ces arômes en les rendant imperceptibles.
Depuis quelques années, on voit le verre INAO, normalisé pour la dégustation professionnelle, de plus en plus fréquemment. Ce verre, qui peut être utilisé pour les vins blancs, rouges, mousseux et les eaux-de-vie, provoque un effet cheminé qui fait s’accentuer certaines qualités ou certains défauts… Pour ma part, en dehors des dégustations professionnelles, ce verre n’a pas sa place… parce qu’il n’alimente pas le plaisir de la dégustation. Je suggère plutôt, pour le service des blancs comme des rouges, la série Ouverture de Riedel ou encore Expert Tasting de Spiegelau. Ces verres sont des passe-partout pour ceux et celles qui ne désirent pas s’équiper de verres pour chaque type de vin. Suggestion vin blanc : Mâcon-Uchizy 2010 – Domaine Mallory & Benjamin Talmard – Prix : 19,35 $ – Vin issu de chardonnay dans la région du Mâconnais en Bourgogne. Un blanc qui oscille entre la nervosité (acidité) et la rondeur, avec des arômes d’agrumes et de fruits à chair blanche. Suggestion vin rouge : La Montagnette – Côtes du Rhône Villages Signargues 2011 – Les Vignerons d’Estèzargues – Code SAQ : 11095949 – Prix : 16,55 $. Voilà un Côtes du Rhône au fruit expressif, à la minéralité marquée et à la bouche charnue, totalement séduisante!