Ces négociations sont « l’occasion de mettre fin une fois pour toutes à l’austérité et d’investir dans le personnel pour qu’on prenne soin des gens », a affirmé la présidente de la CSQ, Sonia Ethier. « Le gouvernement de la CAQ doit donner le coup de barre que les citoyens méritent pour de meilleurs services », a aussi indiqué celle qui représente plus de 200 000 membres, notamment dans le réseau de l’éducation et de la santé.
Les représentants de la CSQ étaient réunis chez nous le 13 février à l’occasion d’un conseil général portant sur les négociations dans le secteur public. Un cortège est également allé rendre une visite de courtoisie au bureau de la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, sur le boulevard Casavant Ouest. En l’absence de la députée, ils ont néanmoins pu rencontrer ses employés afin de transmettre leurs demandes de réinvestissements urgents dans les services publics.
« Depuis trop longtemps, on nous demande de faire plus avec moins. Ce qu’on veut, c’est faire mieux! », a déclaré la présidente de la CSQ en revendiquant de meilleures conditions de travail. Elle a qualifié « d’insultantes » les offres gouvernementales [7 % sur cinq ans] reçues en décembre. Les augmentations s’avèrent sous l’inflation, mais le gouvernement a déjà avancé que les groupes comme les enseignants et les préposés aux bénéficiaires pourraient obtenir plus.
Les profs en rajoutent
Cette journée d’action syndicale coïncidait également avec la publication dans plusieurs journaux d’une publicité sous forme de caricature dénonçant le « double visage » du premier ministre François Legault et du ministre de l’Éducation François Roberge. Les promesses de la CAQ ne correspondent en rien à la réalité dans les écoles, selon eux.
Chez nous, le syndicat de l’enseignement Val-Maska, affilié à la CSQ, a aussi fait écho à cette campagne en reproduisant l’image sur une banderole devant ses bureaux de Sainte-Rosalie. Avec le « méprisant dépôt » des demandes patronales ou « l’inacceptable bâillon » sur le projet de loi 40, adopté à peine quelques jours plus tôt, le président du syndicat de l’enseignement Val-Maska, Patrick Théroux, s’inquiétait que les syndiqués soient « bâillonnés » durant les négociations.
« On a tous entendu les beaux discours de la CAQ pour valoriser la profession enseignante. Le ministre Roberge affirmait vouloir réduire notre tâche trop lourde et trop complexe. Or, force est de constater que le gouvernement a parlé des deux côtés de la bouche puisque les demandes patronales feraient exactement le contraire de ce qui avait été annoncé », a-t-il déploré.
Toujours dans le cadre des négociations dans le secteur public, les professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe ont également exprimé leur déception face aux demandes patronales en renvoyant une « copie corrigée » de ces demandes à la partie patronale, question de lui laisser le loisir de « corriger le tir ». « Il y a des problèmes urgents à régler dans le réseau collégial, mais le souhait de nos directions semble être plutôt d’accroître leur pouvoir de gestion », a affirmé la présidente du Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe, affilié à la CSN, Daphné Lajoie.
Elle réclame plutôt l’ajout de ressources dans le réseau collégial et un allègement de la tâche des professeurs. Plusieurs sont « débordés entre la préparation des cours, la prestation, la correction, le suivi des élèves ayant des besoins particuliers, les activités pédagogiques et les obligations administratives », illustre-t-elle. Les négociations actuelles représentent « une occasion d’améliorer les conditions dans lesquelles nous donnons nos cours, ce qui aurait un effet certain sur la réussite des étudiants », a également ajouté Mme Lajoie.