Pas de façon excessive et pas dans toutes les circonstances. Mais que celui qui n’a jamais transgressé une des règles du Code de la route me jette la première pierre. Cela est d’autant plus vrai quand les circonstances et les véhicules s’y prêtent. C’est pourquoi la conduite de l’Acura Integra Type S m’a demandé un effort de discipline et de self-control.
Évidemment, j’exagère. Je suis quand même un conducteur sage, comme en témoigne mon dossier vierge de toute contravention depuis plusieurs années, malgré les milliers de kilomètres annuels et les voitures spectaculaires que je conduis. Mais j’avoue que l’Integra Type S a titillé le conducteur dynamique en moi.
Style et puissance
L’Integra, c’est le retour d’un nom mythique. À la fin des années 90, elle symbolisait la petite voiture de performance exceptionnellement dynamique. On a repris le nom, changé le style, mais on a d’abord lancé des versions plus tranquilles de cette nouvelle mouture.
Pour 2024 cependant, on a ajouté la Type S à la gamme. Une petite berline au style un peu plus dramatique que les versions traditionnelles, mais surtout à la puissance largement rehaussée. Car la Type S partage avec la Honda Civic Type R la plateforme et la mécanique. Petit détail cependant, le moteur 4 cylindres 2,0 litres turbocompressé développe 320 chevaux chez Acura, contre 315 pour Honda, mais le couple de 310 livres-pied demeure le même. Un mystère que je n’ai même pas tenté d’éclaircir.
Pour transmettre cette puissance, une boîte manuelle 6 rapports qui se prend bien en main et qui se manipule du bout des doigts, enchaînant les rapports avec une aisance sans reproche. L’hésitation provient cependant du fait que toute la puissance est transmise aux roues avant. On ressent donc parfois un sérieux effet de couple dans le volant, heureusement vite compensé par l’abondance d’aide à la conduite et de contrôle électronique de la voiture. Même si cela est peu significatif, un rouage intégral aurait permis de corriger cela, mais aurait du même souffle alourdi la voiture. Dilemme d’importance.
Parlant assistance, un petit bouton permet de choisir le mode de conduite, passant de normal à sport ou sport +. Petit conseil : n’utilisez ce dernier que sur une piste, dans un environnement contrôlé, au risque de voir votre Acura prendre le dessus sur vos capacités de conduite.
Habitacle correct
Là où le bât blesse avec cette Acura, c’est sur l’absence de personnalité propre. Attention, ne vous méprenez pas : elle est stylée et, dans sa robe noire, attirait les regards des amateurs de voitures sportives. Mais la Honda Civic Type R aussi.
Tout comme l’habitacle. Il y a bien des différences, mais il faut sérieusement manquer de sens de l’observation pour ne pas voir le lien de parenté direct avec la Honda Civic Type R, incluant dans les petits leviers de plastique et la grille centrale de la planche de bord qui abrite les buses de ventilation.
Le système d’infodivertissement est aussi proche parent, tout comme le tableau de bord lui-même. On aurait aimé quelque chose de plus distinctif et de plus remarquable.
En revanche, la conduite est amusante, le confort est indéniable malgré le support partiel des sièges avant, et l’espace de chargement est plus que surprenant. Il m’a même permis, en abaissant les sièges de deuxième rangée, de transporter un petit frigo domestique sans difficulté.
Finaliste au titre de voiture de l’année, amusante et dynamique, il n’y a que le prix qui fait vraiment frémir. Il est vrai que les 58 000 $ exigés comme prix de base, soit 5000 $ de plus que la Honda Civic, sont un peu élevés. Mais vous disposez quand même d’un modèle Acura dont la valeur de revente risque d’être plus élevée.
Amusante, dynamique et puissante, l’Acura Integra Type R a tout ce qu’il faut pour plaire. Et soyez rassuré, si son côté sportif m’a fait rajeunir, j’ai quand même conservé la sagesse d’un conducteur prudent, qui a suivi le Code de la route! Promis!
