Non, je n’étais en compétition avec personne. Et non, je n’étais pas seul à bord de la voiture. J’étais plutôt habilement appuyé par Xavier Coupal, un exceptionnel pilote et un instructeur tout aussi compétent. C’est dans cet esprit, et sur la courte piste de développement technique du circuit Canadian Tire Motorsport, en banlieue de Toronto, que j’ai vécu l’expérience.
La Acura NSX
Il me faut être honnête. Alors que je trouve que la Acura NSX a un design très réussi, je n’avais pas eu de commentaires si élogieux de sa performance dynamique. En fait, il faut bien l’avouer, à près de 200 000 $ l’unité (et plus si vous choisissez quelques options), les rivaux sont légion quand même, et plusieurs semblaient offrir des performances bien supérieures.
C’est donc armé de mes préjugés pas nécessairement positifs que je me suis dirigé vers la piste pour prendre le volant. Premier constat : malgré sa silhouette largement profilée et assez basse, je n’ai pas eu trop de difficulté à me glisser à bord ni à en sortir. Une fois en place, la position de conduite idéale est facile à trouver, les sièges offrent beaucoup de support et de confort, et la visibilité est sans reproche, malgré la présence arrière du moteur et la petitesse relative de la glace arrière.
Autre bon point : l’habitacle propose un ensemble bien pensé, facile à contrôler et à l’ergonomie relativement simple. Bien sûr, on y retrouve quelques commandes, notamment la molette de changement de modes de conduite, qui exigent un peu d’attention, mais dans l’ensemble, il y a peu de reproches à faire. J’aurais aimé avoir plus de temps pour explorer le cockpit, mais une fois lancé sur la piste, le système audio était vraiment ma dernière préoccupation!
Prendre la piste
Enfin est venu le temps de démarrer le moteur. Dans tous les modes, sauf le mode piste, la sonorité semble assez peu présente. Ce qui, pour un amateur de conduite, est un désagrément évident. Même en accélération vive, et malgré la présence du moteur central logé directement derrière les occupants, on ne perçoit pas autant qu’on devrait le bruit caractéristique de la voiture exotique. Un bon point sur la route (on a même un mode Quiet encore plus silencieux), mais un aspect qui manque un peu sur la piste.
Puis, on a pris le départ. Précisons tout de suite que la piste de développement de Motorsport n’est pas une piste facile qui permet de longues accélérations. Il faut plutôt se concentrer sur la technique, sur les virages et, dans mon cas, sur les instructions précises de Xavier.
Le premier virage se fait presque à fond, après un léger ralentissement à peine. Ici, on ressent l’accélération vive, mais très linéaire de la voiture. On nous dit qu’avec la commande de « launch control », elle effectue le 0-100 km/h en quelque 3 secondes. Même si j’ai un petit doute à cet effet, on peut reconnaître la puissance de la voiture.
Et celle de ses freins. Car en virage appuyé, c’est un véritable mur de briques qui stoppe la voiture. Il est alors facile de repousser les freinages, et de réaccélérer rapidement. Sans parler de la tenue de route…
Petit intermède technique : la NSX compte quatre moteurs, un à essence et trois électriques qui ajoutent de la puissance (573 chevaux au total et 476 livres-pied de couple jumelé à une boîte automatique 9 rapports), mais agissent aussi comme contrôle de stabilité. Peu importe les virages, la voiture pardonne et enfile les trajectoires serrées sans effort.
J’ai donc pu compléter mes tours en repoussant chaque fois la vitesse et en diminuant chaque fois le chrono.
Voiture stylée, allure exotique et performance dynamique plus enlevante que prévu, la Acura NSX est certainement un bolide d’exception. J’avoue cependant que j’aurais aimé la tester sur la route, pour connaître réellement ce qu’elle a à proposer. Mais bon, je me contenterais aussi d’une nouvelle expérience sur la piste, si l’occasion se présente!