Cette dernière méthode est évidemment plus exigeante, et nettement plus risquée. Elle sous-tend que l’on questionne tout ce qui a été fait à ce jour, que l’on tente de conserver les bons côtés tout en améliorant les moins bons. Bref, une complète remise en question.
Dans le cas de l’Acura RDX, tout a commencé par une feuille blanche. On a alors imaginé une toute nouvelle plate-forme, pour le moment unique au RDX, mais rien ne dit qu’elle ne servira pas un peu plus tard pour d’autres véhicules, et on l’a allégée tout en la rendant plus rigide.
On a ajouté sur cette plate-forme une nouvelle silhouette, raffinant ici et là les lignes de la carrosserie et surtout (merci) en modifiant la calandre de l’ancien RDX pour la remplacer par une version appelée en Diamant. Le style est définitivement mieux réussi, et le look plus homogène.
Ainsi outillé, le Acura RDX grandit un peu (de quelques millimètres), mais ces nouvelles dimensions permettent d’ajouter à l’espace intérieur, ce qui n’est jamais une mauvaise chose.
On ne peut pas repenser totalement un véhicule sans jeter un œil dans l’habitacle. Les sièges, de cuir (pas sur toutes les versions mais quand même) sont confortables et faciles à ajuster, et le design de la planche de bord, notamment des cadrans devant le conducteur, est plutôt réussi.
L’espace arrière est suffisant, les boiseries (qui sont faites de vrai bois) procurent aussi un bel effet et la qualité de finition est, sans aucune hésitation, à la hauteur d’une voiture de luxe. Mais, car il y a un mais, la modernisation ne se fait pas toujours sans heurts.
Dans le cas de l’Acura RDX 2019, c’est le système d’infodivertissement qui est le plus grand heurt. En fait, on a voulu ajouter de l’espace dans la console centrale et trouver une façon unique de manipuler les commandes… ce qui n’est pas toujours une bonne idée.
L’écran, de bonne taille, est divisé en deux sections et est logé au haut de la console centrale, comme le veut la nouvelle tendance. Mais il est tellement loin des occupants qu’il est impossible de lui toucher. On a donc voulu remédier à cette lacune en utilisant un système baptisé True Touch, une sorte de pavé tactile logé entre les occupants et qui permet de naviguer du bout du doigt entre les différentes fonctions.
Ce qui, en principe, semble intéressant devient une véritable confusion quand on l’utilise. Rappelons-nous que ce système doit être conçu pour être simple et convivial, même en roulant. En conduite cependant, il est difficile de cliquer au bon endroit sans quitter la route des yeux. Une des rares faiblesses de ce véhicule.
L’autre faiblesse (plus subjective cette fois), c’est la présence de boutons au lieu d’un levier de transmission. On aime ou pas. Moi, je suis dans la seconde catégorie.
Sur la route, en revanche, l’Acura RDX n’a que peu de défauts. Son choix de mode de conduite (neige, confort, sport ou sport +) a un effet notable sur les différents systèmes, ce qui rend le tout nettement plus dynamique.
Sous le capot, un moteur 4 cylindres 2,0 litres turbo que les passionnés connaissent pour sa présence dans la Civic Type R de Honda et dans l’Accord. Cette fois, il fait 272 chevaux et est jumelé à une spectaculaire boîte de vitesse automatique 10 rapports dont la réaction est plus qu’efficace. En fait, elle réagit avec tellement de précision qu’elle peut même rétrograder de 4 rapports d’un coup pour s’adapter au bon régime.
Confortable, bien assemblé et d’une conduite dynamique, doté du rouage intégral SH-AWD, compétitif dans son prix (entre 43 000 $ et 54 000 $), le Acura RDX est un multisegment qui s’est amélioré avec sa nouvelle mouture. En fait, depuis sa création, c’est sans conteste la version qui répond le mieux aux attentes… presque la meilleure Acura à ce jour.