15 décembre 2016 - 00:00
Matières résiduelles et biométhanisation
Agropur et Saint-Hyacinthe s’entendent
Par: Benoit Lapierre
Agropur et Saint-Hyacinthe s’entendent

Agropur et Saint-Hyacinthe s’entendent

Agropur et Saint-Hyacinthe s’entendent

Agropur et Saint-Hyacinthe s’entendent

Agropur et Saint-Hyacinthe s’entendent

Agropur et Saint-Hyacinthe s’entendent

Une partie des résidus alimentaires que génère la fromagerie Agropur de Saint-Hyacinthe viendra grossir les arrivages de matières résiduelles que la Ville recherche pour faire tourner à fond son système de biométhanisation, principalement destiné à produire du gaz naturel.


L’entente conclue entre Agropur coopérative et la Ville de Saint-Hyacinthe a été signée le 7 décembre à l’hôtel de ville, a annoncé la Ville dans un communiqué.

On y précise qu’Agropur participera à l’effort régional de valorisation des matières organiques en fournissant à la municipalité quelque 125 tonnes de ces matières par semaine, ce qui représente 6500 tonnes sur une base annuelle. Le communiqué précise toutefois que la Ville pourrait « recueillir et traiter jusqu’à 10 000 tonnes annuellement de résidus alimentaires renouvelables » en provenance d’Agropur.

Joint par LE COURRIER, le directeur environnement chez Agropur coopérative, Roger D’Amour, a précisé que les livraisons de matières organiques commenceront dès janvier 2017 à partir de la fromagerie de Saint-Hyacinthe, où la plus grande partie du lactosérum (petit lait) issu du procédé de fabrication du fromage est récupérée et valorisée après traitement par séchage. « En fait, ce que nous allons fournir à Saint-Hyacinthe, c’est la partie des résidus qu’on ne peut pas valoriser en usine », a-t-il expliqué.

Il a ajouté qu’à court terme, la fromagerie demeurerait la seule usine d’Agropur à participer au projet de biométhanisation maskoutain, la coopérative étant en mesure, semble-t-il, de gérer tous les résidus de ses autres installations. « Nous sommes déjà sous contrat avec d’autres usines à nous », a précisé M. D’Amour, à propos de la valorisation des excédants de matière organique.

139 000 tonnes à trouver

Agropur est donc devenue la quatrième entreprise à parapher une entente avec la Ville pour des approvisionnements en matière organique. En 2016, elle a conclu un accord avec le fabricant de yogourt Liberté pour un tonnage semblable à celui que lui garantit Agropur (6500 tonnes), après s’être entendue en 2014 avec les firmes Sanimax (6000 tonnes) et Services environnementaux Richelieu (6000 tonnes) concernant des apports de résidus organiques solides.

À ce jour, ce sont donc 25 000 tonnes qui s’ajoutent aux matières organiques de source municipale sur lesquelles la Ville peut déjà compter; il s’agit des 18 000 tonnes de boues d’épuration et des 10 200 tonnes de matières organiques provenant des bacs bruns. Notons qu’en raison de la présence de branches, le contenu des bacs pose toujours problème pour la biométhanisation et doit être transporté dans un centre de compostage.

Quoi qu’il en soit, tout cela représente 53 200 tonnes de matière organique, alors que la capacité maximale de traitement des installations de biométhanisation atteindra 192 850 tonnes (au lieu de 139 900 tonnes), avait-on annoncé en février 2016. C’était au moment de la confirmation d’une contribution supplémentaire de 22,1 M$ du gouvernement du Québec dans un projet dont le coût atteint maintenant 85,2 M$ (Québec : 42,16 M$ – Ottawa : 11,4 M$ – Saint-Hyacinthe : 31,7 M$). La Ville doit encore trouver 139 650 tonnes d’intrants organiques avant d’atteindre la pleine capacité de production de gaz naturel, laquelle pourrait s’élever à 16 millions de m3 par an une fois en place tous les équipements et une fois assurés les approvisionnements en matières organiques. En juillet, le DG de la Ville, Louis Bilodeau, avait indiqué que les ventes de gaz à Gaz Métro devaient commencer le 1er avril 2017.

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