Le principe consiste à jumeler un jeune avec un adulte de 25 ans et plus afin qu’ils puissent partager des moments ensemble à raison d’environ trois à quatre heures toutes les deux semaines. Il s’agit de la même formule que les autres programmes de l’organisme dédiés à une clientèle mineure. Toutefois, comme l’explique la directrice générale de Grands Frères Grandes Sœurs Montérégie, Marie-Hélène Demers, il est important que le bénévole soit disponible sur plusieurs années pour créer un lien solide d’attachement avec le jeune et qu’il soit conscient de ses besoins particuliers.
D’ailleurs, le programme débute à 16 ans afin que le jeune ait une figure d’attachement avant qu’il ne soit laissé à lui-même à la majorité. « Leur seule figure d’attachement adulte est leur intervenant. De plus, ce sont des jeunes qui ont été pour la plupart abandonnés, alors il leur faut du temps pour créer des liens solides. Le but est de créer une relation d’amitié et non d’intervention », explique Mme Demers. Elle avait d’ailleurs déjà remarqué le besoin chez sa clientèle mineure prise en charge par la DPJ.
Actuellement, peu de jumelages ont été réalisés et encore une vingtaine de jeunes sont en attente. De plus, d’ici la fin du projet pilote à la fin de 2024, l’objectif régional est de 75 jumelages. Si les objectifs sont atteints, le programme pourra être renouvelé. Toutefois, les besoins sont beaucoup plus grands. La DPJ a fait état à l’organisme d’un besoin pour 900 jeunes. L’organisme a aussi besoin de plus de personnel pour développer encore davantage le programme.
Ce projet pilote découle de la Commission Laurent sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse qui a rendu son rapport en avril 2021. Elle avait été mandatée à la suite du décès d’une fillette de sept ans à Granby, deux ans auparavant. « Les jeunes rapportent peu de possibilités de développer des relations sociales saines en centre de réadaptation. […] Les jeunes ont approché l’organisme Grands Frères Grandes Sœurs afin d’explorer l’idée de développer du mentorat pour les jeunes adultes, considérant comme prioritaire l’idée de “permettre aux jeunes de développer un réseau social positif, un sentiment d’appartenance” », peut-on lire dans le rapport. Le gouvernement a donc décidé de mettre cette recommandation à l’œuvre.
Autre rêve
Marie-Hélène Demers rêve de créer une fondation afin de construire dans la région une maison pour ces jeunes inspirée de la Maison Stéphane Fallu, créée par l’humoriste ayant passé par ce parcours.
« Je veux que la société ait une vision plus positive des jeunes de la PDJ. La vie est plus difficile pour eux, mais ce ne sont pas tous des délinquants. Déjà, si nous arrivons à sensibiliser les gens, ce sera bon », conclut-elle.
Les personnes de 25 ans et plus désirant devenir bénévoles peuvent remplir le formulaire sur le site Web de l’organisme ou téléphoner au 1 866 464-6188.