18 août 2022 - 07:00
Aimer ou ne pas aimer les chiens? C’est la question!
Par: Le Courrier

La pandémie a invité plusieurs concitoyen.nes à briser leur isolement par l’entremise d’une charmante bête à quatre pattes. Minou, pitou ou reptiles même… nombre d’éleveurs et d’animaleries font de bonnes affaires depuis 2020, selon les dires du toiletteur qui accueille chaleureusement mon adorable toutou ces dernières années.

J’habite Saint-Hyacinthe depuis 2020, un retour désiré en notre magnifique municipalité dont je me réjouis, à la suite d’une décennie vécue aux abords du Richelieu. J’ai d’abord habité le quartier Douville, où je me plaisais à croiser le voisinage brisant le confinement dans la mesure du possible, chien en laisse, comme demandé par nos autorités. Sourire aux lèvres, nous échangions brièvement, chassant la lassitude que chacun.e ressentait dans son chez-soi avec des mois de COVID qui n’en finissent plus.

L’hiver dernier, j’ai déménagé dans une nouvelle artère du quartier Saint-Joseph, au cœur d’une maison répondant davantage aux besoins actuels de ma famille, chien y compris. Depuis février, je marche ou cours auprès de mon animal sur une base quotidienne afin de garder les bonnes habitudes que cette pandémie peut bien laisser dans nos vies. Depuis février, j’ai dénombré près d’une dizaine de chiens dans nos rues, libres, sans laisse, avec des maîtres plus ou moins présents aux alentours. En mars, mon chien a même été blessé par l’un d’entre eux, « snappé » à la patte arrière parce qu’il cherchait à se dégager d’un museau un peu trop insistant… Le consentement canin, vous connaissez? Avec son licou toujours attaché au museau, mon animal ne s’est nullement défendu et malgré les excuses du propriétaire se présentant sur le tard pour récupérer l’animal agresseur, j’attends encore à ce jour un règlement à l’amiable pour les frais encourus.

En tant que citoyenne, je fais de mon mieux pour respecter les voisins de mon nouveau quartier et en ce sens, je respecte les règlements municipaux quant à la garde de mon animal : médaille au cou, en laisse lors des sorties, terrain clôturé, etc. Je dois cependant admettre qu’il n’en est pas de même aux alentours et l’attaque subie me fait désormais craindre nos sorties quotidiennes.

Aujourd’hui, en cette belle journée de vacances estivales, le vase déborde à présent… Au moment de notre marche quotidienne, une voisine m’a demandé d’aller ailleurs que sur son terrain alors que mon chien était en train d’uriner sur son terrain. Celle-ci s’est présentée, assise dignement dans son « pick-up », probablement plus polluant que l’urine de mon animal par ailleurs, et s’est adressée à moi se sentant bien en droit de présenter cette demande.

Peut-être que je me trompe ici, mais la Municipalité est propriétaire d’une partie de terrain de chaque résidence, n’est-ce pas? Cette partie longe la rue ou le trottoir de votre résidence, n’est-ce pas ma chère dame? Est-ce que la Municipalité empêche nos animaux d’uriner sur les beaux gazons verts à travers nos rues, nos parcs, les quatre coins de la ville? Il n’est pas question d’une crotte indésirable ici, n’est-ce pas? Celles-ci, je les ramasse tous les jours, croyez-moi, ma chère. Alors, pour la suite des choses, allons-nous également interpeller les chats laissés hors de leur domicile quand ils défèquent dans vos platebandes? Allons-nous taxer les lapins qui laissent leurs crottes sur votre terrain, ma foi, impeccable? Allons-nous abattre les oiseaux qui oseraient salir votre terrasse nouvellement aménagée?

Vivre et laisser vivre, dans le respect des autres, c’est laisser le voisinage marcher sans poser des pancartes « anti-cacas et anti-pipis » de chiens chez soi. Vivre et laisser vivre, dans le respect des autres, c’est également assumer la réglementation municipale qui vise à assurer la sécurité de sa population. Est-ce trop demander à mes concitoyen.nes de quartier de surveiller leur animal et de laisser marcher en paix ceux et celles qui tentent de profiter de nos artères communes? Le respect des un.es s’arrête où celui des autres commence. Où en définit-on la limite ici?

Marie-France Beauregard, Saint-Hyacinthe

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